Désormais, les Quatrains d'Omar Khayyâm sont disponibles en langue amazighe, l'honneur en revient à Abdellah Hamane qui a traduit l'oeuvre. «La langue et la culture amazighes nécessitent la mobilisation de leurs enfants», a affirmé Belaïd Abrika qui a pris part à la clôture de la célébration du Printemps berbère organisée, durant deux jours consécutifs, par l'association culturelle Numidia d'Oran. Chants, poésie, théâtre, conférences-débats ont été autant d'activités qui ont ponctué l'activité tandis que l'action phare des deux journées scientifiques et culturelles est l'espace particulier réservé à l'oeuvre du poète et écrivain Hamane Abdellah. Ressemblant à Mouloud Mammeri, pensif comme Abdelhamid Ben Badis et décisif comme Abane Ramdane, l'homme incarne toutes les vertus: élève de l'école d'El Fallah des Ouléma, moudjahid de la première heure, chercheur, poète et écrivain en langue amazighe. Lui reconnaissant son engagement, sans faille, au seul profit du développement de la langue amazighe, Messaoud Babadji est revenu loin dans son témoignage, aux années 1980. «Mouloud Mammeri, qui prenait part à un séminaire sur la Méditéranéité, tenu à Oran en 1987, m'a demandé de lui organiser une rencontre avec Abdellah Hamane», a-t-il affirmé ajoutant que «les deux hommes, aussitôt réunis m'ont, à force de leurs retrouvailles et nostalgie, oublié pendant un bon bout de temps, c'est à ce moment là que j'ai réalisé l'importance de l'homme». Cette déclaration n'a été qu'un début pour tant d'autres faits racontés, notamment par le scénariste Djamel Benaouf qui a parlé de ce qu'il a qualifié «de défi relevé par Abdellah Hamane pendant les années de plomb et ce, en se mettant à l'écriture et à la composition des poèmes en langue amazighe malgré les interdits d'alors». Nadia Benamar met la barre un peu plus haut en déclarant que «Abdellah Hamane est l'un des piliers importants de la langue et culture amazighes dans la wilaya d'Oran». Désormais, les Quatrains d'Omar Khayyâm sont disponibles en langue amazighe, l'honneur revient à Abdellah Hamane qui a traduit l'oeuvre. La même oeuvre a constitué le sujet important, d'un autre homme des lettres et sous-directeur de la recherche culturelle et scientifique près le Haut Commissariat à l'amazighité, Boudjemaâ Aziri. Dans sa communication, l'intervenant est longuement revenu sur le manuscrit découvert plusieurs siècles après la disparition d'Omar Khayyâm. Pour sa part, Houari Bessaï, professeur de sémiologie à l'université de Saïda est revenu sur Merwas di l'burj n yitij, Merouas dans le Fort du soleil. Tawaghit di tayri (drame de l'amour), est le dernier roman de l'auteur qui vient tout juste d'être édité par le HCA. Tel qu'ambitionné par ses amis, académiciens et chercheurs en langue amazighe, l'oeuvre de Abdellah Hamane, doit être introduite dans les écoles, et également faire l'objet de recherches universitaires.