L'Etat est appelé à jouer son rôle de régulation en vue de protéger le pouvoir d'achat des ménages. Le gouvernement veut assurer un approvisionnement régulier du marché en produits de large consommation pendant le Ramadhan. Pour éviter toute perturbation des circuits de distribution, le comité interministériel chargé du dossier vient de délivrer 19 licences d'importation de viande bovine fraîche, indique l'APS, citant un responsable du ministère du Commerce. Au total, les pouvoirs publics autorisent l'importation de 20 000 tonnes de viande bovine fraîche dans une première étape, en appoint à la viande rouge produite localement en vue d'empêcher un déséquilibre entre l'offre et la demande et partant de stabiliser les prix. Ces quantités proviendront à 50% d'Espagne, le restant de France, d'Italie, de Brésil et de Nouvelle Zélande. Selon le même responsable, 17 000 tonnes de viande rouge ont été déjà importées depuis le début de l'année 2017 à travers des licences d'importation délivrées au titre de l'année 2016. 20 000 tonnes de viande bovine fraîche seront importées Ces importateurs auront-ils suffisamment de temps pour inonder le marché pendant le Ramadhan, quand on sait qu'ils n'auront que trois à quatre semaines pour procéder à ces importations. "Il n'y aura aucune perturbation dans l'approvisionnement en viandes à la veille du Ramadhan. Le total de ces quantités permettra d'inonder le marché à la veille du mois de Ramadhan. D'ailleurs, nous prévoyons même une répercussion sur les prix qui devraient baisser", rassure le même responsable À en croire ces informations, le marché de la viande rouge sera stable puisque bien approvisionné. Sous un autre angle, la question est de savoir si l'arrêt de l'importation de la viande rouge congelée ne va pas influer sur les prix, d'autant qu'on assiste déjà à une hausse des prix de la viande congelée disoponible, en raison de la baisse de l'offre, mais également de sa commercialisation par des circuits d'importation illégaux. L'autre interrogation : l'Etat jouera-t-il efficacement son rôle de régulation en systématisant les marchés de proximité dans les quartiers populeux et en mettant à la disposition des ménages de la viande rouge stockée pour les besoins de régulation à des prix abordables. Quant aux produits de première nécessité, le même responsable a souligné qu'ils continueraient à être importés par les licences de 2016 jusqu'à l'établissement de celles de 2017. Selon une autre source, les licences d'importation pour les autres produits ciblés, tels que l'ail et le citron, seront attribuées dans les prochains jours. Il convient de rappeler que le ministère du Commerce "avait ouvert entre le premier et le 15 avril 2017 les contingents quantitatifs pour l'importation de produits et des marchandises au titre des licences d'importation pour l'année en cours". Les produits de large consommation ciblés sont en particulier la viande bovine fraîche ou réfrigérée l'ail, le citron, le double concentré de tomate, la pomme, le fromage, l'orge, le maïs, les tourteaux de soja, les véhicules, le rond à béton, le fil machine, le ciment gris, le bois, la céramique. Les licences d'importation de la banane pour l'année 2017 avaient été attribuées quelque temps auparavant. Ce qui a permis d'enregister une baisse du prix de ce fruit : environ 400 DA le kilogramme aujourd'hui contre 900 à 1 000 DA du fait de l'arrêt de son importation depuis novembre dernier. Le marché qui avait connu une baisse de l'offre était approvisionné par les quantités de bananes introduites en contrebande ou des ventes aux enchères parasitées par des pratiques illégales, jusqu'à ce que les importations légales, via les licences d'importation, équilibrent en avril le marché. Et, du coup, baisser les prix. Allons-nous assister au même scénario pendant le Ramadhan ? Cela dépendra vraisemblablement de l'intervention de l'Etat pour réguler le marché, précisément de ses actions, pour compenser l'absence ou le manque de viande congelée très prisée par les couches à revenus modestes. K. Remouche