Les services de sécurité, qui ont annoncé hier l'arrestation de 45 personnes impliquées dans le trafic de véhicules volés à l'étranger, affirment que certaines administrations délivrent des documents de complaisance. Quarante-cinq personnes constituant un réseau spécialisé dans le trafic de véhicules, faux et usage de faux de documents officiels, viennent d'être arrêtées par la brigade de Police judiciaire appartenant à la sûreté de Draria. En tout, ce sont 40 véhicules de marques Mercedes, BMW, Renault et Peugeot dont les documents inhérents à leur âge et leur mise en circulation sont falsifiés. Dans le point de presse animé, hier, au niveau de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger, le commissaire Ali Kaba et l'officier Bentafat Lotfi, respectivement chef de sûreté de daïra et chef de brigade de la Police judiciaire de Draria devaient expliquer que les investigations, qui n'étaient pas de tout repos, ont quelque peu été confrontées aux lenteurs accusées par certaines administrations, dans le sens où le réseau avait des ramifications à travers plusieurs wilayas. Les véhicules, qui circulaient librement, avaient attiré l'attention des services de police, notamment une rutilante BMW immatriculée en 2003 et conduite par un jeune transporteur public. L'enquête, déclenchée auprès de tous les services compétents (douanes, wilaya, Police des frontières et Interpool), a dévoilé que la voiture en question a été volée en Italie et introduite en Algérie à partir de la frontière Est (Tébessa) par un certain D. L. en formule TPD (titre de passage en douane). Et c'est justement sous cette formule que tous les véhicules ayant fait l'objet de l'enquête ont été introduits en Algérie. Après cela et avec la complicité de certaines administrations, le véhicule change plusieurs fois de papiers et d'immatriculations ; ce qui constitue un casse-tête pour les investigateurs ! Pour remonter jusqu'à l'origine du véhicule, les éléments en charge de l'enquête ont été obligés de solliciter la firme de construction pour découvrir enfin que les trafiquants ont gonflé l'année de mise en circulation, donnant ainsi au véhicule une fausse plus-value. Le commissaire Ali Kaba et l'officier Bentafat Lotfi devaient confier que l'enquête a été déclenchée à l'initiative avec la sûreté de daïra sans aucun dossier de base. Âgés entre 26 et 36 ans, les trafiquants arrêtés ont dans leur majorité des antécédents judiciaires. Certains d'entre eux ont été présentés devant le parquet de Chéraga. Cependant, selon le chef de sûreté de daïra de Draria, l'enquête est loin d'être terminée sachant que 40 autres véhicules soupçonnés d'être à l'origine du même trafic font l'objet d'investigations. “Nous avons la certitude que ces véhicules ont été frauduleusement introduits en Algérie par des émigrés dans le cadre de la formule TPD. L'enquête suit son cours avec le concours des intervenants dans cette affaire même s'il est regrettable de constater que des ripoux à la tête de certaines administrations continuent de freiner notre élan. Mais notre volonté reste inébranlable”, conclut-il. Il est à rappeler, enfin, que les différents services de police au niveau de tous les secteurs de la wilaya d'Alger activent efficacement depuis la mise en place de la nouvelle organisation par le chef de sûreté de wilaya visant, notamment, à sécuriser la capitale. Quant à l'arrestation de ce réseau de trafiquants, l'on ne peut que se résoudre à croire que la décision du président de la République, concernant l'importation des véhicules de moins de trois ans, vient à point nommé pour lutter contre ce fléau et dont sont victimes des centaines de citoyens. A.F.