Le groupe terroriste libyen Ansar Asharia, considéré comme la branche locale d'Al-Qaïda, a annoncé samedi soir sa "dissolution", dans un communiqué publié sur internet. Accusé par Washington d'être derrière l'attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi (est), qui a coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres Américains, ce mouvement a subi de nombreux revers depuis le lancement de l'opération al-Karama (la Dignité) par le controversé maréchal Khalifa Haftar en mai 2015. Dans son communiqué, Ansar Asharia admet implicitement en effet avoir été "affaibli", notamment après la perte de son chef, Mohamad Azahawi, tué dans les combats contre les forces pro-Haftar fin 2014 à Benghazi, avant d'être encore affaibli après la défection de la plupart de ses membres pour faire allégeance à l'organisation rivale autoproclamée Etat islamique (EI/Daech). Il a rejoint plus tard le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes, qui s'était emparée de Benghazi en 2014. Quelques mois plus tard, l'Armée nationale arabe libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Haftar leur a déclaré la guerre et a réussi à reprendre une grande partie de la ville. Elle assiège depuis quelques semaines les derniers éléments terroristes dans deux quartiers du centre-ville, où les combats font rage. Formé après la révolution contre le dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, Ansar Asharia s'était implanté notamment à Benghazi et Derna (Est), où l'Egypte mène des raids aériens nocturnes depuis jeudi. D'autres filiales ont été créées plus tard à Syrte et Sabratha (Ouest), mais elles ont été réduites à néant par l'offensive de l'armée loyale au gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, appuyée par des milices de ces deux villes-clés. Le groupe a occupé des casernes et sites militaires abandonnés par l'ancien régime et les a transformés en camps d'entraînement pour des centaines de terroristes voulant se rendre en Irak ou en Syrie. R. I./Agences