Résumé : À peine arrivée au bureau que Kahina reçoit la visite de Tahar, qui lui reprochera de ne pas l'avoir contacté pour le mettre au courant de l'accident de son mari. Elle lui répliquera qu'elle l'avait appelé plus tôt pour la suite de son récit, mais qu'il ne répondait pas. Il se radoucit. -Et ensuite, tu es rentrée et tu as attendu ton mari qui tardait à revenir. -Oui, c'est ça. Il avait dérapé sur l'autoroute et n'était rentré que bien tard.Tu imagines un peu mon angoisse. -Il fallait m'appeler à ce moment-là. J'aurais pris les devants pour savoir où il était. Et ensuite ? -Eh bien, Mustapha s'était tout d'abord rendu à l'hôpital pour soigner quelques blessures légères sur son visage et ses bras. -Des blessures légères ? -Oui. Là, je peux te rassurer. Il a juste quelques hématomes et des ecchymoses. Tahar soupire. -J'espère qu'il a pris un arrêt de travail. -Une dizaine de jours. Il dormait encore lorsque j'ai quitté la maison, mais je pense qu'à cette heure-ci il est déjà aux assurances pour le constat de l'accident. -Bien, je pourrais le voir plus tard. Il se rassoit et me sourit. -Tu es une bonne petite épouse, Kahina, et une bonne mère aussi. C'est bien. J'aime les femmes qui se donnent à fond pour leur famille. -Je ne fais que mon devoir. -Oui. Et tu le fais bien. J'en suis vraiment content. Il rit. -Mustapha a de la chance. Il est tombé amoureux au premier coup d'œil et ne s'était pas trompé sur sa cible. -Peut-être. -Quoi, peut-être ? C'est la vérité, pardi ! Et puis, toi aussi tu étais amoureuse de lui. Tu l'es toujours autant qu'au début de votre rencontre. C'est beau l'amour. C'est la plus belle chose au monde. Comme je gardais le silence, il me tapote la main. -Tu veux entendre la suite du récit ? Je jette un coup d'œil à ma montre-bracelet. -Oui, mais après le briefing, si cela ne te dérange pas. -Non, cela ne me dérangera pas, bien sûr. Je vais rester dans ton bureau pour lire les journaux du matin. -Parfait. Le briefing ne prend qu'une vingtaine de minutes. Je désigne de mon menton la cafetière électrique déposée sur une petite table derrière mon bureau. -Tu pourras te servir un café et fumer une cigarette. Mais pas plus. Il se met à rire. -Je reconnais, là, la classe d'une femme soucieuse du confort des siens. Merci, ma fille. (À suivre) Y. H.