Résumé : Kahina signe enfin son premier contrat d'édition. Tahar rentre de son voyage et rend visite au jeune couple. Il est agréablement surpris par le projet de Kahina et lui propose d'illustrer ses pages de garde. Je le sers copieusement avant de reprendre la conversation. -Mon éditeur est un ami à Mustapha. Il pense que d'ici quelques semaines, l'ouvrage sera prêt à être commercialisé. -Alors tu lui demanderas de me laisser m'occuper de la couverture. J'aimerais jeter un coup d'œil aux récits que tu as programmés. Pour avoir une idée. -Bien entendu, Tahar. Il s'essuie la bouche avant de poursuivre : -Tu es non seulement une femme de lettres, mais aussi un cordon bleu. Il a de la chance, beaucoup de chance notre Mus. Son coup de foudre n'a pas été vain. Les pleurs de Rym me font bondir de ma chaise. Je cours dans sa chambre pour la prendre dans mes bras. Ma fille n'aimait pas se retrouver seule dans l'obscurité, et j'avais omis d'allumer la veilleuse. Je reviens dans la salle à manger, où les deux hommes venaient de finir leur dîner. À la vue de Rym, Tahar se lève et me l'arrache pratiquement des bras avant de la lancer dans l'air. La petite se met à rire. Heureuse, elle se blottit dans ses bras et tire sur sa barbe grisonnante. -Elle a bien grandi, notre jeune fille. Une véritable petite poupée ! -Elle devient de plus en plus capricieuse. -Mes enfants l'étaient aussi à leur jeune âge. Tahar avait parlé d'une voix pleine d'émotion. Il se rassoit devant la table, le visage grave et serre Rym dans ses bras. -Je n'ai plus aucune nouvelle d'eux. Nous gardons le silence. Rym se remet à babiller et à tirer sur la barbe de Tahar. Il la regarde, lui caresse les cheveux, l'embrasse puis éclate en sanglots. J'allais dire quelque chose lorsque Mustapha me fait un signe négatif de la tête. Notre ami était en train de déverser son trop-plein. Il était grand temps pour lui de soulager son cœur meurtri. Enfin, la tempête passe. L'orage s'éloigne et tout redevient calme. Tahar prend une serviette, s'essuie les yeux et se mouche avant de revenir vers nous. Rym avait pris peur et s'était accrochée à moi. -Je suis désolé. Je ne voulais pas en arriver là. Mais je n'ai pas pu me retenir plus longtemps, je couvais tant ce chagrin. Je mets une main compatissante sur son bras. -Nous te comprenons amplement. N'en fais donc pas une histoire. Nous sommes en famille. -Merci ma fille, merci. (À suivre) Y. H.