Un avis d'appel d'offres devrait être lancé pour sélectionner un nouveau prestataire pour la prise en charge de l'opération de collecte des dossiers de visa pour le compte de l'ambassade de France à Alger. Les scandales, qui n'ont eu de cesse de secouer TLScontact, le prestataire de service, entre autres, pour le compte de l'ambassade de France dans la collecte des dossiers de visa, ont, visiblement, fini par avoir raison du contrat qui lie les deux parties. Le pourrissement aurait même atteint son paroxysme poussant, ainsi, la représentation diplomatique française à recourir à la solution extrême, à savoir la rupture du contrat. TLScontact devrait donc, selon nos informations, céder sa place, dès janvier prochain, à un nouveau prestataire de service. C'est du moins ce qu'indique une source sûre, affirmant, par la même occasion, que "TLScontact a déjà été destinataire de cette notification irréversible qui met fin, par anticipation, à une collaboration de plusieurs années avec le ministère français des Affaires étrangères". "Les Français sont entièrement dans leur droit puisque le contrat leur permet de rompre la collaboration en question en cas de manquements aux engagements (cahier de charges)", nous explique-t-on. Cela signifie-t-il pour autant que toutes les accusations dont a fait l'objet TLScontact, entre corruption, négligence et incompétence au niveau des opérations, ont fini par se vérifier ? Ou est-ce juste l'expression d'une lassitude de la part de la représentation consulaire, agacée par les plaintes incessantes des usagers quant aux prestations jugées insuffisantes ou médiocres du prestataire ? Et même si, sur ces questions — l'ambassade de France pour le moment très discrète ne s'est pas encore exprimée sur le sujet — sa décision de rompre le contrat est, en revanche, claire et se passe de tout commentaire. "La collaboration avec TLScontact a commencé en 2010 via le gré à gré et ce n'est qu'en 2013 que l'appel d'offres a été émis par les Français et remporté, évidemment, par TLScontact", rappellent nos sources qui soulignent qu'il existe malgré tout une infime chance de voir le contrat avec ce dernier renouvelé pour trois autres années. Une hypothèse que nous n'avons pas pu vérifier auprès de l'ambassade de France à Alger tout autant que le souci qui porte sur la gestion de la transition qui s'opérera probablement par le maintien d'un bureau de TLScontact jusqu'à épuisement des demandes antérieures. En attendant, les rumeurs vont bon train quant à l'identité de celui qui va pendre le relais. On cite alors certaines firmes sérieuses comme TTS Services ou encore Capago international avec pour seul bémol qu'elles ne soient pas présentes en Algérie, contrairement à VSF Global (pour la Turquie, les Pays-Bas, la Hongrie et le Canada) ou encore BLS (pour l'Espagne). Mais ce dernier aurait peu de chances de remporter le marché, selon des spécialistes du domaine et les nombreux écrits des médias internationaux dont notamment les espagnols. L'indien BLS International Services LTD qui est, depuis peu, prestataire pour le compte des Espagnols (service visa) partout dans le monde y compris en Algérie, jouit, comme le souligne le journal électronique El Mundo Financiero, d'"une réputation peu recommandable, éclaboussé par des scandales de trafic de données personnelles à travers, entre autres, l'enregistrement de données téléphoniques appartenant à des clients de l'entreprise qui ont été soustraites et vendues par des employés de l'entreprise". Le gouvernement indien, pays d'origine de BLS, a décidé, d'ailleurs, de rompre ses contrats avec cette firme. En Algérie, il est également difficile d'obtenir un rendez-vous auprès de ce prestataire qui a choisi une toute petite structure à la résidence Chaâbani pour accomplir cette mission. Nabila Saïdoun