Selon le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole sur les grandes tendances du marché, le baril de pétrole algérien a perdu plus de 7% de sa valeur en un mois. Le cours moyen du Sahara Blend est passé de 49,80 dollars au mois de mai à 46,07 dollars au mois de juin dernier. Le baril de pétrole algérien a ainsi perdu 3,73 dollars, soit 7,5% en un mois. L'Opep note, cependant, qu'en glissement, le cours moyen du Sahara Blend est passé de 40,67 dollars au premier semestre 2016 à 51,40 dollars durant la même période de 2017. Plus globalement, le prix du panier Opep a décliné de 8%, pour s'établir en dessous des 50 dollars. Une baisse des cours que l'organisation explique par les craintes suscitées sur les marchés par la persistance d'une offre de pétrole excédentaire. En effet, plusieurs facteurs, comme le niveau des stocks encore élevé et l'augmentation de la production pétrolière en juin des pays de l'Opep, malgré le maintien des plafonds en vigueur depuis fin 2016, continuent à entretenir le déséquilibre entre l'offre et la demande. La production de pétrole brut de l'Opep a augmenté en juin par rapport au mois précédent, soutenue principalement par le Nigeria et la Libye, exemptés de l'accord de plafonnement de production en vigueur. Des experts du secteur craignent que le rebond des prix du pétrole ne puisse pas tenir si aucune mesure concrète n'est prise pour contrôler rapidement la production de ces deux pays. Selon le rapport mensuel de l'Opep, l'ensemble des membres de l'organisation a pompé 32,61 mbj en juin, soit une progression de 393 000 mbj sur un mois. L'exploitation de pétrole a surtout augmenté en Libye, au Nigeria. Même l'Arabie saoudite a du mal à respecter ses quotas de production. Le royaume wahhabite a pompé 10,07 millions de barils par jour de brut en juin, soit 190 000 bj de plus qu'en mai, et un niveau environ de 12 000 bj supérieur à son objectif. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que le taux de conformité des pays de l'Opep à l'accord plafonnant la production se serait établi à 78% pour le mois de juin 2017, loin du taux de conformité à 95% du mois de mai. En ce qui concerne la demande mondiale pour sa production pour l'année prochaine, l'Opep anticipe aussi une baisse compte-tenu de l'augmentation des pompages de producteurs de pétrole de schiste américains et des concurrents de l'organisation. L'Opep prévoit une demande pour sa production de 32,2 millions de barils/jour (bpj) en 2018, soit 60 000 bpj de moins que cette année. Pour sa part, l'AIE qui fait état d' "une réduction modérée" en juin des stocks des pays industriels de l'OCDE, prévient que "l'équilibre du marché actuel implique un déstockage de 0,7 mbj au deuxième trimestre" mais constate que "le niveau actuel des stocks ne soutient pas ce scénario". Face aux investisseurs qui considèrent que le rééquilibrage du marché pétrolier et la remontée des prix tardent à se faire sentir, l'agence estime qu'il faut cependant s'armer de patience. Elle rappelle que l'accord passé entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays producteurs pour réduire leur production d'or noir, scellé fin 2016 et renouvelé en mai, court jusqu'en mars 2018. "Son succès est jugé sur toute la période plutôt que sur un mois", souligne le rapport qui préconise d' "attendre et de voir si l'évolution de l'offre du cartel dans son ensemble impose un ajustement aux arrangements actuels."