Le rebond des prix du pétrole observé depuis mars ne doit pas faire oublier que le marché se trouve en situation de «surabondance» d'offre, a souligné l'Opep dans son rapport mensuel publié hier, à trois jours d'une réunion de producteurs à Doha. «La surabondance d'offre persiste et les stocks restent élevés», a relevé en effet l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. L'excédent s'est chiffré à 2,52 millions de barils par jour au premier trimestre, souligne l'organisation. Autrement dit, la réunion de Doha doit déboucher sur une réduction de l'offre pour maintenir la stabilité des cours de l'or noir. L'Opep a évoqué aussi une demande mondiale en baisse en raison notamment d'un essoufflement de la conjoncture en Amérique latine. Cette hausse se limiterait ainsi à 1,20 million de barils par jour (mbj), portant la consommation mondiale à 94,18 mbj. L'Opep a pompé 32,25 mbj en mars, selon le rapport. S'agissant de la production iranienne, le rapport a indiqué qu'elle ne progresse que lentement, avec une hausse de 140 000 barils en mars pour n'atteindre en définitive que 3,29 mbj, au lieu des 4 mbj fixés initialement. De plus, il y a eu de forts reculs aux Emirats arabes unis et en Libye notamment. Le rapport anticipe une offre excédentaire de 790 000 bpj cette année si l'organisation continue à extraire au rythme de mars, contre 760 000 bpj prévus dans le précédent rapport mensuel. En revanche, l'organisation voit une diminution de l'offre hors Opep de 730 000 bpj cette année, alors qu'elle anticipait auparavant un recul de 700 000 bpj. A trois jours du sommet Opep-non Opep, prévu à Doha, les deux grands producteurs, Russes et Saoudiens, ont convenu de discuter du gel de la production. Selon le ministre russe de l'Energie, cité par Reuters, le rééquilibrage du marché mondial serait avancé de trois à six mois. Selon lui, le prix du baril de pétrole pourrait atteindre 50 dollars d'ici fin 2016 et à 60-65 en 2017-2018. Des discussions portant sur un gel de la production pétrolière ont eu lieu, mardi soir, entre le ministre de l'Energie russe, Alexander Novak, et le ministre du Pétrole saoudien, Ali al-Naïmi. Un accord russo-saoudien sur le principe de gel de la production pétrolière des deux pays a été entériné. Les deux ministres ont convenu de trouver une solution commune à l'effondrement du marché pétrolier depuis juin 2014. Selon les prévisions des experts mondiaux, la demande mondiale devra dépasser l'offre d'ici la fin de l'année. Il faut rappeler également que les bas prix du brut ont porté aussi un coup fatal à la production américaine et norvégienne, où l'extraction du pétrole et du gaz de schiste coûte énormément cher. Tous les ingrédients sont réunis pour la conclusion d'un accord pouvant sauver le marché pétrolier et par conséquence l'économie mondiale et le commerce international.