Le premier responsable du secteur a pointé du doigt le rythme d'avancement des travaux de réhabilitation de l'installation, en deçà des attentes. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a effectué, hier, une visite d'inspection dans la wilaya d'Alger. Il s'est ainsi rendu sur le site de la raffinerie de Sidi Arcine où des explications détaillées sur les travaux de réhabilitation et d'extension de la raffinerie lui ont été fournies. Guitouni n'a pas apprécié le rythme des travaux. Et il l'a fait savoir en déclarant : "Le projet n'avance pas au rythme souhaité. Et j'en suis mécontent. Il n'est pas normal que le projet dont il est question, mis en chantier en 2009, n'ait pas encore été achevé." La réhabilitation de la raffinerie a été confiée en novembre 2016 à l'entreprise chinoise China petroleum Engineering and Construction (CPECC) pour un montant de 45 milliards de dinars. Elle l'a été, après la résiliation du contrat avec le groupe français Technip. Les travaux dureront 21 mois. Et il est attendu que la plateforme rénovée soit mise en service en octobre 2018. Ces délais seront-ils respectés ? Les responsables de la société (CPECC) se sont engagés à les respecter, en redoublant d'effort. Mustapha Guitouni les a exhortés hier à mobiliser tous les moyens nécessaires, à faire accélérer les travaux et à associer les entreprises algériennes à ce projet. À l'adresse des responsables chinois, il a ajouté que s'il y a des contraintes, des obstacles qui empêchent ou qui retardent le processus, parlez-en au président-directeur général de Sonatrach. Faites-le par écrit et trouvez des solutions aux problèmes. Le chef de projet de la raffinerie de Sidi Arcine relevé de ses fonctions Le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures, Ould Kaddour, présent lors de cette visite, a décidé de relever de ses fonctions le chef de projet de réhabilitation de la raffinerie. Le ministre de l'Energie a, par ailleurs, souligné l'importance que revêt cette raffinerie en matière de produits pétroliers dont la consommation a pris des proportions (une augmentation de 7% sur les dix dernières années) telles que le pays s'est vu obligé d'importer du carburant. En valeur, il en importe chaque année pour deux milliards de dollars, ainsi que le rappelle le ministre. Guitouni a expliqué que l'envolée de la consommation est liée à l'explosion du parc automobile, à la reprise de l'activité économique et au bas prix des carburants. Une nouvelle tarification est envisagée dans le cadre du projet de loi de finances 2018. Le ministre s'est gardé d'avancer des détails sur ce sujet. Mais, selon certaines indiscrétions, les taxes sur les carburants seront revues à la hausse et du coup, les prix du carburant vont augmenter en 2018. Ils seront majorés, d'au moins, 3 DA le litre, tous carburants confondus. Ce sera la troisième fois que l'Etat opère un relèvement des prix des carburants. Dès janvier 2016, les prix des carburants ont augmenté de plus de 5 DA ; le gasoil est ainsi passé de 13,70 DA à 18,76 DA (+5,06 DA), le super à 31,42 DA contre 23 DA (+8,42 DA) et le super sans plomb à 31,02 DA, contre 22,60 DA (+8,42), avec un alignement de la hausse de l'essence super avec le sans plomb. Par ailleurs, des mesures ont été mises en place dès 2016 pour remettre de l'ordre dans le marché des carburants. Il a été ainsi institué une hausse de la TVA à l'importation des produits pétroliers. Des experts indépendants avaient plus qu'une fois alerté les gouvernements successifs sur les risques liés aux subventions des produits pétroliers. Les prix actuels favorisaient le gaspillage et le trafic aux frontières, dont le coût avoisinerait les 1,3 milliard de dollars annuellement. Le ministre de l'Energie, et outre la raffinerie de Sidi Arcine, a visité l'atelier de maintenance des aéronefs de la compagnie aérienne Tassili Airlines. Il a, par ailleurs, procédé à l'inauguration de deux postes (haute tension) : l'un au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah et l'autre à Staouéli. Guitouni a également procédé au lancement des travaux de renforcement de l'alimentation en gaz naturel de la localité d'Aïn Benian. Y. S.