Encore une fois, celle de trop, le sélectionneur national Lucas Alcaraz fait la part belle aux joueurs du Paradou. Six éléments du club du président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, ont, ainsi, été retenus parmi les vingt-neuf joueurs convoqués en perspective de la prochaine double confrontation face à la Libye dans le cadre des éliminatoires du Chan-2018. Toufik Moussaoui, Tarek Bouabta, Youcef Attal, Tahar Benkhelifa, Tayeb Meziani et Farid El-Melali constituent, de fait, aux yeux du technicien espagnol, les meilleurs joueurs à leur poste dans toute l'Algérie du football, Ligues 1 et 2 confondues ! Même l'Entente de Sétif, championne de L1 et finaliste de la Coupe d'Algérie, n'a pas eu droit à un tel honneur chez les Verts ! Selon le mode de fonctionnement d'Alcaraz, donc, le champion de Ligue 2 est mieux représenté en équipe nationale que le champion de Ligue 1 ! Une bizarrerie que l'on ne trouve dans aucune autre sélection de la planète ! Les grandes nations du football nous ont, d'ailleurs, toutes habitués à présenter des sélections constituées, dans leurs colonnes vertébrales respectives, des meilleurs joueurs de leurs clubs les plus performants, à l'exemple de l'Italie qui compte un bon paquet des stars de la Juventus de Turin, l'Allemagne qui s'appuie sur l'ossature du Bayern de Munich, l'Espagne que représentent le Real de Madrid et le FC Barcelone ou encore le Portugal qui se nourrit de la mamelle bienfaitrice du Benfica de Lisbonne. Idem pour l'Egypte et sa communauté d'Al-Ahly, la Tunisie et son contingent d'internationaux de l'Espérance de Tunis ou encore le Congo et sa pléiade d'éléments du TP Mazembe. Il n'y a donc qu'en Algérie, où la sélection nationale est représentée majoritairement par des éléments d'un club de Ligue 2 qui vient à peine d'accéder parmi l'élite ! Que ces Moussaoui, Bouabta, Benkhelifa et El-Melali aient été des génies de la balle ronde, cela se saurait ! Et plus rapidement que le penserait Alcaraz qui serait bien inspiré, en revanche, de nous révéler à quels moments de la saison écoulée il a pu superviser cette demi-douzaine d'éléments du PAC ! Sans que l'écrasante majorité de l'opinion sportive nationale en prenne conscience, le onze du Paradou de la saison précédente comptait, donc, en son rang, pas moins de six internationaux ! Même l'ESS championne d'Afrique 2014 n'en comptait pas autant ! Ni la JS Kabylie au temps de sa splendeur passée ! Dans un langage plus cru, ce Paradou de Zetchi compte, dans chaque compartiment de jeu, le meilleur élément algérien à son poste ! Le PAC compterait, ainsi, en son sein le meilleur gardien (Moussaoui), les meilleurs défenseurs (Bouabta et Attal), le meilleur milieu de terrain (Benkhelifa) et les meilleurs attaquants (Meziani et El-Melali) ! Rien que ça ! Une exagération qui tend à créer chez les fans de l'EN des quatre coins du pays un sentiment de régionalisme aggravé, de clientélisme et de privatisation des Verts à des desseins privés, indissociables des intérêts de Zetchi et de l'inquiétante soumission d'Alcaraz, cet Espagnol incapable d'y mettre le holà ! Rachid BELARBI