Ce mémorandum d'entente paraphé entre la Sonatrach et les groupes turcs, Rönesans Endüstri Tesisleri lnöaat Sanayi ve Ticaret A. ö. et Bayegan, porte sur la réalisation d'une étude de faisabilité sur un projet d'installation de déshydrogénation du propane. Selon un communiqué de Sonatrach, l'étude de faisabilité porte notamment sur la conception, l'ingénierie, l'approvisionnement, la construction et l'exploitation de cette installation et la production de 500 000 à 750 000 tonnes/an de polypropylène. La compagnie nationale et ses partenaires turcs veulent ainsi mener conjointement l'étude de faisabilité détaillée relative au projet et évaluer ensemble la possibilité de créer une société conjointe aux fins de son développement. La politique énergétique algérienne qui s'inscrit, désormais, dans une vision, à moyen et long termes, de transformation de notre pétrole et de notre gaz naturel, semble inclure même des projets à l'international. Après avoir adopté un plan de développement qui vise à relancer l'industrie pétrochimique en Algérie, Sonatrach lorgne sur des projets à l'international. En témoigne ce mémorandum d'entente signé avec les Turcs. Tous les experts s'accordent à dire que c'est une décision fondamentalement bonne pour l'Algérie. Et c'est d'autant mieux que cette orientation ne concerne pas que le pétrole et le gaz. En effet, d'autres produits seraient intéressants à transformer, à l'instar du naphta, du GPL et du condensat. Et c'est le cas dans ce projet avec les deux groupes turcs qui utilisent comme matière le propane. Sonatrach est l'un des principaux exportateurs de GPL dans le bassin méditerranéen et l'un des principaux fournisseurs de la France en propane. Sonatrach exporte aussi son propane sur une base spot et contractualisée en direction de l'Europe du Nord et des Amériques. La baisse du prix du brut et l'absence de demande pour le propane comme énergie de chauffage pèsent lourdement sur les prix, ainsi que la nécessité de rester compétitif par rapport au prix du saoudien Aramco. D'ailleurs, en janvier 2016, Sonatrach a été obligée de baisser le prix de ses contrats de propane. En janvier 2016, les prix avaient été fixés à 287 $ la tonne, soit une chute de 68 $ la tonne par rapport au mois précédent. Cette chute était importante au regard des niveaux de prix de l'époque et plus encore pour un mois de janvier, mois où le propane est traditionnellement orienté à la hausse. Il est donc essentiel d'assurer un débouché à long terme au propane algérien avec le développement en partenariat de ce projet en Turquie qui sera utilisé comme matière première pour ce projet de taille mondiale, précise le communiqué de Sonatrach. En plus de bénéficier de la proximité par rapport au marché turc qui se caractérise par une forte demande en produits pétrochimiques, ce projet peut assurer également à Sonatrach des dividendes à hauteur de son taux de participation. Pour rappel, Sonatrach a déjà dans son portefeuille un projet de déshydrogénation de propane et de production de polypropylène à Arzew. L'étude de faisabilité de ce projet a été lancée, en décembre 2016, avec le groupe français Total. Saïd Smati