Lors des dernières législatives, le désormais ex-premier secrétaire est passé à la trappe y compris dans son propre fief à Constantine. Cela ressemble, par bien des égards, à une réplique du séisme électoral du 4 mai dernier : un peu plus d'une année après son arrivée à la tête du FFS, Abdelmalek Bouchafa a "passé le témoin" à un nouveau premier secrétaire, en l'occurrence Hadj Djilani Mohamed. "Conformément à l'article 50 des statuts du parti et aux compétences qui lui sont dévolues, l'instance présidentielle nomme, dans l'esprit de collégialité et de rotation des cadres dirigeants du parti, le camarade Hadj Djilani Mohamed en qualité de premier secrétaire du FFS en remplacement du camarade Bouchafa Abdelmalek nommé membre du comité d'éthique du parti", indique un communiqué du FFS publié hier au lendemain de la réunion de la direction nationale du parti. "En souhaitant plein succès au nouveau premier secrétaire, l'instance présidentielle remercie le camarade Abdelmalek Bouchafa pour ses efforts et le travail accompli pendant son mandat de premier secrétaire du parti", ajoute le texte. Né en 1966 à Miliana, cadre de la santé publique, Hadj Djilani, qui n'a intégré les rangs du parti qu'en 2006, a gravi très vite les échelons puisqu'il sera nommé en 2016 secrétaire national chargé des relations militantes, puis secrétaire national chargé du pôle société civile avant de conduire en mai dernier la liste du FFS de la wilaya d'Aïn Defla. Le FFS ne fournit aucune explication à ce changement qui, malgré les apparences d'un fonctionnement ordinaire, n'en cache pas moins nombre de considérations. À commencer par les résultats du dernier scrutin qui ne semblent pas avoir agréé les "décideurs", même si au sein du parti on n'a pas cessé de rappeler que les dernières législatives ne reflètent le poids d'aucun parti. Faut-il rappeler, dans ce contexte, que le désormais ex-premier secrétaire est passé à la trappe y compris dans son propre fief à Constantine. Aussi, la gestion de l'épisode de l'exclusion de l'ex-membre de l'instance présidentielle à l'automne dernier et l'affaire du fédéral de Tizi Ouzou, Farid Bouziz, suspendu en juin, ont, selon toute vraisemblance, fini par coûter son poste à Abdelmalek Bouchafa. Du reste, pour le parti, ce changement est ordinaire et s'inscrirait dans la dynamique de redéploiement en perspective des prochaines échéances électorales mais également pour réussir la construction d'un consensus national, son leitmotiv depuis le dernier congrès. "Devant la crise multidimensionnelle qui paralyse le pays, nous sommes aujourd'hui plus que jamais convaincus qu'une politique de remobilisation démocratique et pacifique de la population, et du sens de l'engagement est nécessaire. Il en va du devenir de notre nation, de la cohésion de notre société et de la poursuite du projet libérateur entamé par le mouvement national et toujours inachevé malgré la libération du pays." Dans une pique à peine voilée au MAK et au RPK, le FFS rappelle que son projet, depuis sa création, s'inscrit dans un cadre national. "Le choix stratégique du FFS en faveur de l'action citoyenne partisane, syndicale et associative comme mode de mobilisation de la société oriente naturellement son redéploiement sur l'ensemble du territoire national. Depuis sa création en 1963, le FFS est déterminé à être présent partout où les Algériennes et les Algériens se battent pour la cohésion nationale, le changement pacifique et l'avènement d'une deuxième République", note le texte. Outre la mise en place d'un directoire national de campagne qui sera chargé de gérer et d'animer la campagne électorale au niveau national, le FFS a décidé, au terme de la réunion de jeudi, de commémorer la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam à travers une série d'activités dont un rassemblement à Ifri-Ouzellaguène, la célébration de l'anniversaire de la création du parti le 29 septembre prochain et la programmation de l'université d'été pour les 11, 12 et 13 octobre prochain. "La direction nationale du FFS appelle les militants et les citoyens à poursuivre leurs efforts pour réhabiliter le politique et imposer le changement par la reconstruction du consensus national et populaire", conclut le communiqué. Karim Kebir