Dans ses recommandations finales, Tamezgha Forum Aurès souhaite une véritable promotion des patrimoines populaires berbérophones qui sont incontestablement le creuset de l'âme de la langue tamazight. Organisée du 17 au 21 août au Théâtre régional de Batna par l'association Tamezgha Forum Aurès, la troisième université d'été a clos ses travaux par la présentation sur la placette extérieure du théâtre une pièce dramaturgique conçue comme application du théâtre de rue. Une série de recommandations a été adoptée à cette occasion au terme des travaux d'ateliers. Le comité de Tamezgha Forum Aurès confirme l'instauration d'un festival amateur du théâtre amazigh national dit de "l'espace ouvert" dont la première édition est programmée pour l'année 2018. Toutefois, l'association place ce festival en tant qu'espace destiné à permettre l'expression théâtrale, littéraire et poétique en langue amazighe. De ce fait et pour éviter de susciter un amalgame, les dirigeants de Tamezgha appellent le ministère de la Culture à maintenir en bonne et due forme le Festival annuel du théâtre amazigh à Batna-ville (Théâtre régional) lequel est de rang professionnel. Ce théâtre amateur d'expression amazighe qui vient d'être institué ne devant aucunement concurrencer ce festival professionnel sous l'égide du ministère de la Culture mais constituera désormais une plateforme pour l'exercice d'une expression linguistique et culturelle de tamazight, consacrée par la Constitution de langue nationale. "Une langue étant faite pour être entretenue comme une maîtresse", nous disait le président de Tamezgha Forum Aurès, M. El-Hadi Bouras. Lors de l'atelier consacré aux techniques de l'écriture dramaturgique, Mme Leila Bouras, professeur à l'université de Sétif, aura doté les jeunes participants venus de 18 wilayas dont Béjaïa et Tizi Ouzou des outils fondamentaux pour tendre à terme à une expression culturelle et linguistique normative. Cet atelier a également été bien servi par les apports des spécialistes du quatrième art en l'occurrence Dr Salim Berkane, Mohamed Bouiche et du metteur en scène du TR Batna, Lahcène Chiba. Dans ses recommandations finales, Tamezgha Forum Aurès souhaite une véritable promotion des patrimoines populaires berbérophones qui sont incontestablement le creuset de l'âme de tamazight. Ceci, à travers la nécessité de recherches scientifiques alliées aux meilleurs procédés pédagogiques s'agissant de l'utilisation de tamazight dans l'éducation et la formation professionnelle. Pour Tamezgha Forum Aurès, il est crucial de rechercher des impacts concrets aux festivals nationaux et locaux notamment concernant l'indispensable efficience sur les activités économiques des populations. Pour encourager le tourisme de montagne un peu partout dans le pays, l'association plaide pour des aménagements forestiers et sur le plan médiatique audiovisuel, elle recommande l'ouverture à Batna-ville d'une station-représentation de la chaîne 4/TV amazighe dès lors que Tamazight se prévaut d'une dimension nationale dans les textes officiels mais pas encore sur le terrain. D'autre part, l'association exige une accélération des démarches par l'université Hadj-Lakhdar de Batna en vue du rapatriement des fonds documentaires légués par les défunts Amar Negadi et Djemâa Djeghlal. Enfin, Tamezgha estime que ce ne sera que justice si le Théâtre de Batna soit baptisé officiellement au nom d'un ancien du mouvement national et ancien homme de théâtre, Chebah Mekki. Signalons que deux jeunes reporters du mouvement RAJ de Béjaïa ont été les illustres hôtes de cette 3e université d'été en terre chaouie, ce qui leur a permis de réaliser des interviews et des enregistrements pour être diffusés sur la Radio-Web de l'association RAJ dont l'université d'été était prévue pour jeudi et vendredi passés. Ali BENBELGACEM