La troisième université d'été "auressienne" a été lancée jeudi et s'étalera jusqu'au 21 août. Le programme concocté prévoit juste après la cérémonie d'ouverture, un cap total sur l'investissement du théâtre en tant qu'espace ouvert pour une réelle expression du patrimoine populaire, de la culture et de la langue amazighes. Il s'agira en même temps pour le HCE et la wilaya de Batna, ainsi que leurs collaborateurs, de tenir les assises du mouvement associatif culturel amazighe et de la société civile qui mettront sur pied à cette occasion la fondation du festival du théâtre amazigh amateur. Les travaux de cette troisième université d'été des Aurès sont couplés avec la célébration de la journée du Moudjahid (20 Août 1956) et devraient être marqués, le premier jour, par l'exhibition de la chorale de l'université de Batna 2 Fesdis, sous la direction de Badis Messaoudène, et d'un tour de chant puisé du patrimoine berbère/chaoui que présentera Chaïma Haddad. Une exposition sera inaugurée juste après sur la placette extérieure du théâtre. Elle sera marquée par la communication que donnera le directeur du théâtre régional, Djamel Noui, et portant essentiellement sur l'expérience et l'authenticité de l'enracinement de l'expression théâtrale amazighe. L'une des références majeures que cite souvent Djamel Noui porte sur l'existence jadis de "Boughenja", l'amuseur public qui aurait marqué des générations entières chez les populations amazighes des Aurès. M. Fareh devra lui succéder sur le thème significatif de "l'identité fermée et l'identité ouverte" non sans rappeler un cours de sociologie à l'université sur "les sociétés bloquées et les sociétés ouvertes et émancipées". En outre, les travaux des ateliers de cette troisième université d'été "auressienne" qui seront dirigés par des spécialistes ont débuté, hier, en résidence d'écriture théâtrale, interprétation, mise en scène, traduction et adaptation. Des débats et briefings s'ouvriront alors autour de la "chronologie du théâtre amazigh dans les Aurès". Les modérateurs de ces débats seront les "doyens" Mohamed Bouiche et Omar Kadache. Une conférence constituera un prolongement logique à ces débats puisqu'elle traitera du "rôle des festivals culturels dans le contexte de la promotion de la culture nationale et locale par rapport au développement global". Les organisateurs ont prévu la célébration le 20 Août de l'anniversaire de l'attaque des moudjahidine à Skikda contre les forces militaires de l'occupant colonial. Une table ronde réunira Mohamed Lakhdar Djilali, moudjahid et membre du Conseil national des moudjahidine, Youssef Ménasria, professeur d'histoire à l'université de Batna, Mountasser Oubetroun ainsi que Rebaï Mébarki, tous deux hommes de médias et activant dans le monde culturel. Les travaux de cette troisième université d'été devront être clôturés lundi 21 août par la remise de diplômes aux participants aux ateliers techniques ainsi que par la lecture des recommandations de l'association "Tamezgha Aurès Forum" en présence des membres de l'association et autres participants à cet important événement, plus culturel et pédagogique que politique. Ali Benbelgacem