M. Fali a été condamné par contumace à trois ans de prison ferme sur une décision de justice datant de février 2016, et ce, avant d'être incarcéré à la maison de rétention de Mostaganem. L'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, hier dans un communiqué publié sur son site Internet, l'arrestation, le 28 août dernier, à Aïn Sefra (Naâma), du président de la communauté Al-Ahmadiya, Mohamed Fali. En effet, HRW a estimé que cette nouvelle interpellation relève d'une "répression" sans précédent. "La persécution des Ahmadis, ainsi que le discours de haine proféré par des ministres du gouvernement, montrent une intolérance aux croyances minoritaires, qu'elles se disent islamiques ou non", a indiqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) à HRW, qui affirme, par ailleurs, que "les autorités devraient libérer immédiatement Mohamed Fali et les autres Ahmadis algériens et cesser de s'en prendre à cette minorité sans défense". Selon la même source, M. Fali a été condamné par contumace à trois ans de prison ferme sur une décision de justice datant de février 2016, et ce, avant d'être incarcéré à la maison de rétention de Mostaganem. Bien avant son emprisonnement, M. Fali avait affirmé à HRW que "les poursuites judiciaires ont débuté en juin 2016 à Blida, puis se sont étendues à d'autres régions. Un an plus tard, ce sont 266 Ahmadis qui ont été traduits devant les tribunaux, avec plusieurs personnes poursuivies dans de multiples procès". Selon le mis en cause, plusieurs des chefs d'inculpation ont été prononcés à l'encontre des Ahmadis, notamment "le dénigrement du dogme ou des préceptes de l'islam", "l'appartenance à une association non autorisée", "la collecte de dons sans autorisation, la possession et la distribution de documents d'origine étrangère et nuisant à l'intérêt national", "la pratique d'une religion dans un lieu de culte non autorisé en vertu de la loi algérienne de 2006 régissant les cultes autres que musulmans" et "la menace de la sécurité nationale". Selon M. Fali, cité par HRW, des condamnations et des peines avaient été prononcées à l'encontre de 123 accusés, allant de trois mois à quatre ans d'emprisonnement. Dans le cas des 161 inculpés restants, l'instruction est toujours en cours alors que 36 personnes sont derrière les barreaux et 70 autres placées sous contrôle judiciaire. F. BELGACEM