L'organisation non gouvernementale Amnesty International (AI) demande la libération du chef des Ahmadis en Algérie, Mohamed Fali, et l'abandon des charges retenues contre lui. «Il s'agit d'un prisonnier d'opinion qui n'a fait que pratiquer pacifiquement sa religion», précise l'ONG dans un communiqué rendu public hier. L'organisation s'inquiète aussi de l'état de santé de Mohamed Fali. «Amnesty International demande également aux autorités de veiller sans délai à ce que Mohamed Fali puisse bénéficier des soins médicaux dont il a besoin, et recevoir les médicaments et les traitements pour son diabète, et de garantir que toutes les accusations et les poursuites visant les Algériens Ahmadis seront abandonnées lorsqu'elles sont uniquement liées à la pratique pacifique de leur religion et de libérer immédiatement ceux qui sont encore incarcérés», précise AI dans son communiqué. Le chef de file de ce mouvement en Algérie, rappelons-le, a été interpellé par la police le 28 août à son domicile à Aïn Sefra (Naâma). Il a été déféré devant le tribunal pour être jugé pour «collecte de dons sans autorisation (article 11-2 de l'ordonnance 06-03 fixant les règles et les conditions d'exercice des cultes autres que musulman)» et «dénigrement du dogme de l'islam (article 144 bis 2 du code pénal algérien)». «Durant son procès le 6 septembre, le tribunal a ajouté l'accusation d'appartenance à une association non autorisée. Le parquet a requis à son encontre une peine d'un an de prison et une amende de 20 000 DA (environ 150 euros). Le tribunal devrait rendre son jugement le 13 septembre», rappelle Amnesty International. Mohamed Fali a été présenté plusieurs fois à la justice. Le 15 février, le tribunal de première instance de Aïn Tedles (Mostaganem) l'avait initialement condamné par contumace à trois ans de prison et à une amende de 50 000 DA (environ 375 euros). «Mohamed Fali est actuellement détenu à la prison de Mostaganem. D'après son avocat, les autorités carcérales ne lui ont pas donné accès à des médicaments prescrits par son médecin pour son diabète, ni à un appareil pour surveiller son taux de glycémie. Il a dû compter sur sa famille pour lui fournir son traitement», déplore l'ONG.