Résumé : Nacéra discute avec Lyes. Ce dernier lui paraissait hésitant. Pourtant, elle espérait une réaction de sa part. Pris au piège, le jeune homme avoue qu'il voulait gagner du temps avant de prendre une décision. Nacéra s'emporte : -On n'a pas idée de gagner du temps dans une situation qui urge... Avez-vous pensé à Maissa ? Elle n'hésitera pas une seconde à se suicider pour épargner le scandale à sa famille. Et comment réagirez-vous alors monsieur Roméo ? Lyes garde le silence quelques minutes, qui parurent une éternité à Nacéra. Puis il lance : -Bien... Je crois que je n'aimerais pas avoir un suicide sur la conscience. -Vous n'en aurez pas un, mais deux... Vous oubliez le bébé qu'elle porte, votre enfant. Elle entendit une respiration saccadée. Lyes était troublé. C'est d'une voix nouée qu'il lui répondit : -Je vais en discuter avec mes parents... C'est promis. Vous avez ma parole. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un lâche... Mais avec tous ces évènements qui me tombent comme ça sur la tête, vous comprenez... -Parfaitement, mais comprenez vous aussi que ma sœur est très déçue par votre comportement, et elle est aussi très malheureuse... Je crains qu'elle ne fasse une dépression. -Je ne vais pas la faire languir davantage. J'aimerais que notre enfant arrive au monde dans les meilleures conditions qui soient. -Je n'ai plus rien à vous rajouter là-dessus. Je suis sûre que vous êtes un homme mûr. -Comptez sur moi. Cela va s'arranger pour tout le monde. Heu... comment va Maissa ? Nacéra lance un coup d'œil à sa sœur qui suivait la conversation en mordant dans un mouchoir. -Très mal... Elle n'avait pas cessé de vomir de la journée. En dehors de ses malaises physiques, elle est à bout de nerfs, comme vous pouvez l'imaginer... -Oui... J'ai... j'ai été un peu cruel avec elle. Il est vrai... Je suis désolé... Rassurez-là... Tout ira pour le mieux. Merci d'avoir appelé madame. Heu... Je ne connais pas votre prénom. - Nacéra. -Merci, Nacéra ! Votre intervention a suscité en moi beaucoup d'émotion. Je crois que vous m'avez aidé à voir plus clair dans une situation que je croyais sans issue. -Tant mieux pour vous. J'espère qu'on se rencontrera bientôt et que vous serez le beau-frère exemplaire dont j'ai toujours rêvé. -Je l'espère moi aussi. Nacéra raccroche et se retourne vers Maissa qui la dévorait des yeux avant de retirer son mouchoir de sa bouche et de demander : -Il ramènera bientôt sa famille ? -C'est ce qu'il a insinué. Mais il y a quelque chose qui cloche... -Hein ? Quoi donc ? -Cet homme aurait pu me raccrocher au nez et éteindre son portable. Mais ce n'est pas ce qu'il a fait. Il est même allé jusqu'à m'écouter jusqu'au bout et a supporté mes remontrances sans broncher. À la fin, il a promis de régulariser la situation. Elle secoue la tête : -Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi aussi facilement à le décider. Cela me paraît un peu bizarre. Maissa l'interrompt : -Pourquoi donc ? Au fond, il n'est pas aussi mauvais... C'est juste qu'il avait peur de la réaction de ses parents. -Et non des tiens, bien sûr. -Heu... je crois que nous avons agi sans réfléchir. -Une raison supplémentaire pour lui de repousser mes suggestions. Tu n'es pas mineure Maissa...Tu es aussi responsable que lui de ce qui s'est passé. Maissa baisse les yeux et Nacéra la sentit au bord d'une nouvelle crise de larmes. Elle s'approche et met un bras autour de ses épaules : -Je sais ce que tu ressens... Les erreurs se payent Maissa... Tu ne seras sauvée que si Lyes tient sa promesse... Nous verrons dans quelques jours s'il va se conduire en homme sensé ou pas. Allez, sèche tes larmes et allons dîner. Mère doit se demander ce qui nous retient ainsi toutes les deux dans ma chambre. Durant le dîner, Maissa sera prise d'un autre malaise. Sa mère lui jette un coup d'œil curieux avant de lui demander : -Tu ne te sens pas bien, Maissa ? -Heu... tout va bien maman... Il se trouve que j'ai un peu mal à l'estomac. L'odeur de friture me donne des nausées. -Hein ? Depuis quand la friture te provoque-t-elle des nausées ? (À suivre) Y. H.