À J-3 du plus important salon automobile de l'année, l'IAA de Frankfurt, l'absence remarquée de constructeurs de premier plan soulève la question de la pertinence commerciale de ce type d'évènements, autrefois incontournables. Peugeot, Nissan, Tesla, Volvo mais aussi Fiat... la liste des marques ne prévoyant pas de faire le déplacement à la grand-messe du secteur, organisée tous les deux ans en alternance avec le Mondial de l'automobile de Paris, est longue. Si les défections ne sont pas nouvelles – le Suédois Volvo Cars snobe depuis 2015 les deux grands salons européens pour privilégier celui de Genève, plus petit – elles prennent de l'ampleur cette année. Le groupe américano-italien Fiat-Chrysler (FCA) ne fait venir que Maserati. Ses autres marques (Fiat, Alfa Romeo, Jeep...) ne seront pas présentes parce que chaque salon est un investissement susceptible d'être réévalué. Le Japonais Nissan, qui veut se contenter d'un seul salon automobile en Europe par an, a préféré Genève en mars dernier et privera les visiteurs de l'IAA de la nouvelle version de sa citadine électrique Leaf. Pour Tesla, le pionnier américain de la voiture électrique, il s'agit de se démarquer. Même les Allemands, vedettes du salon, ne réservent plus à l'IAA la primeur de leurs modèles phares. Volkswagen a préféré dévoiler fin août au bord du Lac de Côme son 4x4 citadin T-Roc. Et si la 3e génération du Cayenne de Porsche prendra son premier bain de foule à Francfort, c'est deux semaines après avoir été présentée en grande pompe dans le musée du constructeur, à Stuttgart. Audi, affaibli par le scandale des moteurs diesel truqués, se dispense du flamboyant stand sur plusieurs étages étrenné en 2015. Pour cette 67e édition de l'IAA, ouverte au public à partir du 16 septembre, il se contentera d'une place au côté de sa maison mère Volkswagen. Une participation à l'IAA peut se chiffrer en dizaines de millions d'euros, voire davantage en fonction de la taille du stand, de quoi amener les constructeurs à bien y réfléchir, relèvent les experts. Chez le Français PSA, Citroën sera de la partie, mais ni Peugeot ni DS. Certains renoncent à l'IAA faute de nouveautés, par peur d'être éclipsés par les Allemands, ou encore parce que les clients vont de moins en moins dans ce genre de salon ou les concessions et que les constructeurs doivent davantage aller vers le client. F. BELGACEM