Résumé : Yamina constate que son mari avait pris plaisir à travailler auprès d'elle. Elle lui suggère alors de venir plus souvent au magasin. Quelqu'un pousse la porte vitrée. La jeune femme reconnut son client. C'était l'homme qui l'avait abordée la veille. Elle lui sourit et lui souhaite la bienvenue. Heureux, il lui rend son sourire, puis demande : -Avez-vous des chaussures pour femmes, à semelles plates s'il vous plaît ? -Bien sûr. Nous proposons de très beaux modèles, entre mocassins, ballerines et autres. Je vais appeler une des vendeuses pour vous orienter et... Il l'interrompt. -Non. Pas de vendeuse. Je préfère que ce soit vous qui m'orientez. J'ai déjà eu affaire à votre goût raffiné, et ma foi, je ne m'en plains pas trop. Yamina lance un coup d'œil à son mari, qui avait suivi toute la conversation sans broncher, puis acquiesce. -Avec plaisir. Suivez-moi, s'il vous plaît. L'homme ne se fera pas prier. Il s'approche du rayon chaussures et se met à contempler quelques modèles. La jeune femme lui demande s'il avait une idée sur son choix. -Je ne sais pas ce que vous désirez au juste. Mais je pourrais d'ores et déjà vous assurer que nous proposons des modèles exclusifs et à un prix défiant toute concurrence. Elle sourit avant de poursuivre : -Si c'est pour votre maman que vous voulez acheter des chaussures, je me porterais garante sur un modèle, dont toutes mes clientes raffolent, et dont il ne me reste que deux paires en deux couleurs différentes. -Montrez toujours. Elle lui indique une paire de mocassins en cuir véritable. -Ces chaussures sont non seulement très belles, mais aussi souples et très confortables. Vous voulez quelle pointure, Monsieur ? -Du 38. Je ne regrette pas d'avoir eu recours encore une fois à votre savoir-faire pour me fixer dans mon choix. Cette paire de chaussures me plaît, et je suis certain que ma mère l'appréciera. Yamina prend la paire de mocassins. -C'est bien du 38 que j'ai ici, en marron clair. -J'aurais aimé que vous rameniez votre maman avec vous pour l'essayer. L'homme marque un temps d'hésitation, avant de répondre d'une voix nouée : -Ma mère ne peut pas m'accompagner. -Ah ! Et pourquoi donc ? -Elle est hémiplégique. Cela fait des années qu'elle ne quitte plus son fauteuil roulant. (À suivre) Y. H.