La situation humanitaire continue de se détériorer au Bangladesh étranglé par l'afflux de plus de 390 000 Rohingyas fuyant les violences dans l'Etat de Rakhine, en Birmanie, ont déploré des agences humanitaires à Genève. Près de 60% des réfugiés fuyant les violences en Birmanie sont des enfants. À ce stade, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) estime que 240 000 enfants Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh voisin au cours des trois dernières semaines. "C'est à désespérer. C'est l'une des plus grandes crises humanitaires et l'un des plus grands mouvements de masse de personnes dans la région depuis des décennies", a estimé Martin Faller de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), dans un communiqué rendu public, vendredi, à Genève. De son côté, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a mené cette semaine une visite dans la région. Cette visite a révélé que les arrivants doivent surmonter d'immenses difficultés, et que les autorités locales et les organisations humanitaires étaient débordées par l'afflux de réfugiés. "Or, avec de telles conditions sur le terrain, les enfants courent un risque élevé de contracter des maladies d'origine hydrique", a averti le HCR. Pour protéger ces enfants extrêmement vulnérables, des campagnes de vaccination contre la rougeole et la polio vont commencer, samedi, à destination des 150 000 réfugiés, âgés de 6 mois à 15 ans. D'autres livraisons de matériel humanitaire du HCR sont actuellement en cours. Par ailleurs, la Première ministre du Bangladesh s'est envolée, hier, pour l'Assemblée générale de l'ONU à New York où elle va appeler à la solidarité internationale face à l'afflux dans le sud du pays de plus de 400 000 Rohingyas fuyant la Birmanie. En trois semaines, le sud du Bangladesh, frontalier de la Birmanie, s'est transformé en un des plus grands camps de réfugiés du monde à mesure que les réfugiés Rohingyas fuient la Birmanie, entraînant une dégradation de la situation humanitaire. Et l'aide peine à se structurer. À New York, Sheikh Hasina va aussi appeler la communauté internationale et l'ONU à faire pression sur la Birmanie pour que soient rapatriés tous les réfugiés Rohingyas chez eux", a annoncé son service de presse samedi. Pour rappel, l'ONU dénonce déjà une épuration ethnique menée par la Birmanie, dont l'armée mène une vaste opération de représailles ayant fait fuir en masse ces civils, après des attaques de rebelles rohingyas le 25 août. R. I./Agences