Le président kényan Uhuru Kenyatta peut rester à son poste jusqu'à la prestation de serment d'un chef de l'Etat issu des urnes, a affirmé hier le procureur général du Kenya, tentant d'apaiser la crainte d'une crise constitutionnelle si l'élection présidentielle devait à nouveau être reportée. Après l'invalidation en justice de la réélection de M. Kenyatta lors du scrutin du 8 août, la question de la légitimité du président et de son gouvernement a été soulevée, notamment par l'opposition. Le procureur général Githu Muigai a dès lors pris l'initiative d'une conférence de presse hier pour "clarifier" certains points de la Constitution en amont du nouveau scrutin. "Entre le jour de l'élection et la prestation de serment d'un nouveau président ou d'un président réélu, le gouvernement reste (en poste, ndlr) sans qu'il y ait la moindre vacance (du pouvoir, ndlr)", a-t-il déclaré, précisant que, hormis certaines nominations qu'il n'a plus le droit de prononcer, M. Kenyatta continue d'exercer pleinement ses fonctions de président. Saisie par l'opposition, la Cour suprême a invalidé le 1er septembre la réélection de M. Kenyatta avec 54,27% des voix, contre 44,74% à l'opposant Raila Odinga. Initialement prévue le 17 octobre, la nouvelle élection a été reportée jeudi au 26 octobre, de nombreux doutes demeurant toutefois sur la capacité de la Commission électorale (IEBC) à organiser le scrutin dans les temps. La Constitution stipule, elle, que la nouvelle élection doit être organisée dans les 60 jours suivant la décision de la Cour suprême, soit d'ici au 31 octobre. R. I./Agences