La commission d'enquête pour débusquer les faux investisseurs, installée, il y a quelques semaines, par la wilaya de Boumerdès, a entamé ses investigations au niveau des 37 zones d'activités disseminées sur le territoire de la wilaya. Cette décision est intervenue suite au rapport accablant dressé par la direction de l'industrie et des mines dont nous détenons une copie qui fait ressortir de graves dépassements dans la gestion du foncier industriel. Sur les 429 hectares distribués depuis 1987 à ce jour, seulement 20% ont été exploités réellement par les acquéreurs des assiettes. Bien que la plupart des bénéficiaires de ces assiettes disposent de titres de propriété et de livrets fonciers, rares sont ceux qui ont entamé leurs activités. Certains pseudo-investisseurs auraient carrément revendu leurs terrains alors que d'autres ont implanté à la place des usines, des salles des fêtes ou des villas. Le hic est que cette situation dure depuis 1987 et que toutes les tentatives faites pour assainir ce tableau noir n'ont pas abouti. Les acquéreurs disposent d'actes de propriété et il est difficile de les déchoir. L'exemple de cet investisseur, qui, en 1997 a pris 5,4 hectares à Souk El-Had pour réaliser une usine de fabrication de cuir, est le plus frappant. L'agence foncière qui lui a attribué le terrain a été déboutée par le tribunal de Boudouaou. À préciser que ce n'est qu'en 2013, soit seize ans après, qu'on a remis le permis de construire à cet investisseur, mais à ce jour, le projet n'a pas démarré. Le wali n'a pas manqué de critiquer ouvertement les responsables à l'origine de ce laxisme. Autre exemple, une unité de transformation de déchets spéciaux, qui a bénéficié d'un titre de propriété en 2004, n'a pas encore démarré. Certains investisseurs ont bénéficié de terrains depuis 1987, mais ils n'ont rien fait encore, révèle le document, qui donne une liste nominative des investisseurs n'ayant pas réalisé leurs projets. Sur les centaines de projets accordés depuis plus de 20 ans, plus de 500 n'ont connu aucune évolution. Le document révèle que des assiettes appartenant aux entreprises publiques dissoutes dans les années 90 n'ont pas été attribués à ce jour. À noter que plus de 10 zones d'activités de la wilaya ont déjà bénéficié d'une enveloppe globale de plus de 1,4 milliard de dinars pour leur aménagement au titre du plan quinquennal 2010-2014 et du programme complémentaire 2014. Un montant de plus d'un milliard de dinars de cette enveloppe a été destiné à l'aménagement de six zones d'activité au niveau des communes de Naciria, d'Ouled Moussa et de Khemis El-Khechna. Deux autres zones d'activité, respectivement à Taouarga et à Souk El-Had, demeurent, à ce jour, quasi inoccupées, pour des raisons principalement liées à leur éloignement des routes principales et du siège de la wilaya. Ces zones, qui disposent d'une assiette foncière considérable, n'ont reçu, à ce jour, que 422 projets d'investissement multiples. Avec une surface de 300 000 m2, la zone d'activité de Khemis El-Khechna abrite seulement 58 projets. À noter que le Calpiref a reçu, depuis 2011 à ce jour, plus de 3 298 dossiers dont 2 077 ont été étudiés et seulement 652 acceptés — 419 ont bénéficié de décisions et seuls 207 ont pu obtenir leur acte de propriété ou de concession. M. T.