"Le citoyen reste le maillon fort dans la chaîne. Sans le signalement des habitants, on n'aurait jamais su que cet insecte avait débarqué chez nous. Et les dégâts auraient été plus importants", a indiqué le DG de l'Institut Pasteur. Les autorités sanitaires ont organisé, hier, une rencontre avec la presse nationale à l'Institut national de santé publique pour rendre public le nouveau plan de lutte contre les moustiques transmissibles de maladies virales. Ce nouveau plan d'action a été débattu et adopté mardi par les membres du comité national arboviroses. Ce rendez-vous avec les journalistes, qui se veut beaucoup plus didactique, a été totalement consacré au plan d'action de lutte contre les nuisances et les désagréments causés par le moustique dit "Aedes Albopiches", connu sous le nom de moustique tigre. Jusque-là inconnue à travers le territoire national, cette bestiole qui mesure moins de 10 mm a été signalée au mois de juillet dernier dans certains quartiers de la capitale où les services d'hygiène sont intervenus pour lutter contre ce moustique intermédiaire de maladies virales et circonscrire sa propagation. Le directeur général de l'Institut Pasteur a indiqué que le moustique tigre a été signalé du côté de Aïn Naâdja, commune de Birkhadem, avant d'atteindre un autre foyer dans la commune de Kouba. "Après deux mois de travail sans relâche, en collaboration avec les brigades de l'établissement Hurbal, on est parvenu à limiter le nombre et à stopper sa propagation vers d'autres quartiers de la capitale", a-t-il affirmé. Et de poursuivre pour souligner le rôle du citoyen dans la campagne de lutte contre ce moustique qui a ravi la vedette à l'été 2017. "Le citoyen reste le maillon fort dans la chaîne. Sans le signalement des habitants d'Aïn Naâdja, on n'aurait jamais su que cet insecte avait débarqué chez nous. Et les dégâts auraient été plus importants." Et d'insister encore sur la place de l'habitant dans la stratégie de surveillance mise en place par le comité national : le moustique tigre se reproduit dans des endroits ombrageux à l'extérieur de la maison, dans les jardins. Le citoyen est interpellé à plus d'un titre pour contribuer à l'élimination des gites de prolifération de l'insecte au niveau de sa demeure. Le moustique Aedes Albopiches pond ses œufs dans les eaux stagnantes. Le professeur a rappelé que ce moustique a été signalé la première fois en 2010 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou). Pour leur part, des habitants de Aïn Türk (Oran) ont alerté les autorités sanitaires en 2015 de la présence de cet insecte. "Il a été également observé en 2016 dans la ville d'Oran, et nos enquêteurs l'on confirmé." Comment identifier le moustique tigre et quels sont les symptômes de sa piqûre ? Quelles sont les maladies susceptibles d'être transmises par ce moustique ? Le professeur Harrat a décrit ce moustique comme une bestiole diurne. Elle est active au lever et au crépuscule du jour. Elle est identifiable à travers sa taille qui ne dépasse pas un 1 cm et sa couleur noire et des points bancs sur le corps et les pattes. Elle provoque des piques virulentes à hauteur de la cheville et du pied. "La piqûre du moustique provoque des démangeaisons et donne parfois des boutons rouges." Rappelons, enfin, que ce moustique, qui n'est pas à l'origine des foyers de paludisme, peut transmettre des virus même mortels, tels que la dengue, le chikungunya et la fièvre Zika. La dengue reste le virus que l'on redoute le plus, puisque plus de 400 millions de personnes en ont été infectés et 25 000 tuées dans le monde. H. H.