«BMS». La semaine dernière, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, le professeur Fourar Djamel, est intervenu sur la présence depuis une année, dans notre pays et principalement dans la capitale, du moustique tigre. «Depuis le signalement en 2016 de la présence du moustique tigre dans plusieurs quartiers de la capitale, le comité national des arboviroses s'est mis en état d'alerte pour suivre l'évolution de la situation» a-t-il précisé. Non sans ajouter, à juste raison, que la lutte contre ce moustique «nécessite l'implication des citoyens». Et pour cause. Ce moustique, d'Asie du Sud-Est, qui se reproduit dans la moindre flaque d'eau même propre (soucoupes de pots de fleurs, vases de fleurs, intérieur des pneus usagés, jusqu'aux bâches d'eau et les piscines) peut être considéré comme un insecte «domestique» tant il vit à l'intérieur des maisons. La femelle, dont la durée de vie est d'environ un mois, peut pondre jusqu'à 70 oeufs tous les 3 jours. Ce moustique n'est pas un grand voyageur. Son rayon d'action est de quelques mètres. Il vole bas et pique au niveau des chevilles. En général, sa piqûre est bénigne. Il n'empêche «qu'il est un vecteur de transmission de 26 virus, dont Dengue, chikungunya et Zika» précise de son coté le professeur Zoubir Harrat, DG de l'Institut national de santé publique (Insp). Ces responsables se sont sentis contraints d'intervenir maintenant pour la simple raison qu'ils avaient «pensé au départ qu'il s'agissait d'une densité faible, mais au bout d'une année de présence, l'espèce s'est bien implantée» avant de poursuivre que «les habitants des quartiers algérois se sont plaints, depuis 2016, de cette intrusion désagréable dans leur vécu, en raison des désagréments occasionnés par les piqûres et de la panique due à cette présence inhabituelle». Quant à la lutte contre cette invasion du moustique tigre, la directrice générale de l'entreprise Hurbal chargée de l'opération, Mme Lynda Cheballah, estime «qu'il est impossible d'éliminer totalement le moustique» sans la participation des citoyens sachant que celui-ci «vit avec l'humain». Elle appelle les citoyens à «vider» de leur eau les ustensiles (cités plus haut, ndlr) pouvant servir de foyers pour la reproduction de ce moustique». Effectivement, les zones à désinfecter se trouvent dans des espaces privés. L'efficacité aurait voulu que son appel soit relayé par une communication à une plus large échelle. Comme les clips télévisuels d'intérêt public. Ce qui malheureusement n'a pas (encore) eu lieu. Une autre information est «tombée» hier faisant état de la présence du «virus du Nil» dans le Sud de la France. C'est-à-dire pas à nos portes. L'infection par ce virus peut également être, en général, bénigne mais peut, parfois, provoquer des complications. Le lien entre ces deux informations est que le vecteur est toujours le moustique même s'il est de «famille» différente de celle du moustique tigre. Pour l'OMS ce sont «les oiseaux (qui) sont les hôtes naturels du virus du Nil occidental». La transmission est simple à deviner. Le moustique pique un oiseau infecté pour ensuite transmettre le virus à l'homme. L'autre particularité de cette «invasion» des moustiques est le climat particulièrement chaud qui persiste actuellement. La température pour la reproduction de ces insectes se situe au dessus des 20°. Avec le signalement du virus du Nil qui s'ajoute au moustique tigre, la bataille est à mener sur plusieurs fronts. Sur le plan médiatique pour informer et sensibiliser les citoyens à éliminer les moindres petits points d'eau autour d'eux. Surveiller l'évolution du virus du Nil et sa propagation éventuelle sur la côte Nord de la Méditerranée. Rester vigilants sur les symptômes «grippaux» de ces virus surtout si l'automne, qui est en retard, s'installe ces jours-ci. Comme chacun le sait, l'automne, l'hiver et même les printemps sont des saisons de la grippe. Mais pas de la même grippe que celle des moustiques. L'alerte a été lancée par les responsables de la santé le 18 octobre dernier. De manière, on va dire, plutôt timide. Comme dirait nos mères «El âarsse fi dar Khalti». L'annonce, hier, de cas du virus du Nil risque de subir le même sort. Alors qu'en fait elle aggrave l'alerte. Peut-on concevoir la prévention sans une communication appropriée? C'est le véritable «combat» à engager. Sans quoi, les moustiques et les virus qu'ils transmettent continueront à sévir! [email protected]