Depuis 2010, les filiales du GSH interviennent dans les secteurs de la construction, de l'agriculture, de l'aquaculture et pisciculture et des télécommunications. Si les entreprises locales arrivent à survivre et à le faire sans dégrader leur environnement, sans le corrompre, elles réalisent là un vrai petit miracle. Le groupe Hasnaoui fait partie de ce petit groupe d'entreprises qui réalisent ce miracle. À la base de ces réalisations, il y a d'abord et avant tout des valeurs fortes d'intégrité et d'attachement au pays, notamment au niveau local. Après deux ouvrages dédiés à des sagas d'industriels (Issad Rebrab et Amor Benamor), la collection "Les Grands bâtisseurs" prend tout son sens, avec le livre consacré au groupe Hasnaoui, Une entreprise citoyenne , publié aux éditions Casbah. Coécrit par le professeur Taïeb Hafsi, professeur titulaire de la chaîne de management stratégique, stratégie et société à HEC Montréal, et Naïma Cherchem, titulaire d'un doctorat en sciences de gestion de l'université Jean-Moulin Lyon 3, l'ouvrage "met en lumière un aspect important de la personnalité des Algériens, de leur profond espoir de construire un beau pays, celui dont ont rêvé leurs ancêtres et surtout celui dont ont rêvé ceux qui se sont sacrifiés pour l'indépendance". Il lève le voile sur une famille d'entrepreneurs qui sortent de l'ordinaire et mettent en évidence leur enracinement dans leur milieu et leur désir d'apporter une pierre à la construction de leur pays. L'aventure de Brahim Hasnaoui commence dans le secteur public. Son premier poste de responsabilité était celui de directeur du périmètre irrigué de Sig. Il n'est pas resté longtemps, "convaincu que son avenir n'était pas dans le Fonction publique". Il s'est associé avec un ami. Les affaires marchent bien. Mais son partenaire a décidé de se séparer de lui. Brahim Hasnaoui a obtenu une compensation. Les premières aventures entrepreneuriales, son père et son parcours familial ont ainsi l'identité de Brahim Hasnaoui et lui ont donné sa personnalité actuelle. Depuis sa création, les dirigeants de l'entreprise Hasnaoui ont continuellement développé de nouvelles activités, afin d'élargir les domaines d'intervention de l'entreprise. Cette quête constante d'innovation constitue la ligne directrice de la diversification de la société. En 2008, les entreprises Hasnaoui ont constitué un pôle d'excellence appelé Groupe des sociétés Hasnaoui (GSH), regroupant 18 filiales spécialisées par métier dont neuf sociétés mixtes. Le groupe compte 4 227 employés. Depuis 2010, les filiales du GSH interviennent dans les secteurs de la construction, de l'agriculture, de l'aquaculture et pisciculture et des télécommunications. À l'origine, GSH était constitué en sociétés à responsabilité limitée (Sarl). Les changements successifs et l'évolution de l'environnement ont induit une restructuration sous forme de sociétés par action (SPA). En racontant l'histoire de Brahim Hasnaoui et de de sa famille, Taïeb Hafsi et Naïma Cherchem ne peuvent pas ne pas évoquer "les défis de la construction immobilière dans un pays qui a du mal à s'organiser pour tirer profit de toutes ses potentialités". De grandes lacunes subsistent et empêchent le développement d'une industrie solide de la construction. Pour les auteurs du livre, ce sont surtout des problèmes sociaux, politiques et institutionnels qui sont le plus important : l'opacité des objectifs, l'absence de stratégie pour le secteur, le manque de clarté des règle de jeu, la corruption, l'omniprésence de l'Etat dans tous les marchés, la spéculation immobilière... Tout cela affecte la construction et les entreprises concernées du secteur. "Dans ce panorama peu réjouissant, il y a des points brillants. Brahim Hasnaoui et son groupe en font partie", relèvent Taïeb Hafsi et Naïma Cherchem. Dans ses recommandations, Brahim Hasnaoui pense qu'une réforme sociale et économique en profondeur est nécessaire. Il déplore amèrement la dégradation des valeurs. La situation est alarmante selon lui. Les politiques de l'Etat ne sont pas assez cohérentes pour favoriser l'entrepreneuriat. Les freins bureaucratiques sont nombreux. "Quand vous voyez les efforts qu'il faudrait faire pour créer des emplois, c'est incroyable. Par contre, il est infiniment plus simple d'acheter et revendre", constate-t-il. Son dernier projet, Hasnaoui Télécommunications Algérie, illustre les difficultés face une administration inefficace et lourde. Meziane Rabhi