Le secrétaire général de la Ligue arabe a lancé, à son arrivée à Beyrouth hier, un appel à "préserver" le Liban des conflits régionaux, au moment où ce pays traverse une grave crise politique déclenchée par la démission surprise du Premier ministre Saad Hariri. Ce dernier avait, rappelle-t-on, justifié sa démission par les ingérences de l'Iran dans son pays, notamment au travers du mouvement libanais chiite du Hezbollah. Face à cette situation, et au lendemain de la réunion ministérielle de la Ligue arabe au Caire sur la question, qui a été sanctionnée par une condamnation de l'Iran, le chef de la Ligue arabe a déclaré, hier dans la capitale libanaise, l'agence de presse officielle libanaise ANI que "les pays arabes comprennent la situation au Liban, et veulent le préserver (...) de toute dissension". Mais au Liban, certains, dont le chef du Hezbollah, avaient accusé le régime saoudien, parrain de M. Hariri, de lui avoir imposé cette démission surprise, d'autant que le Premier ministre est resté ensuite deux semaines à Riyad. Dimanche au Caire, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères convoquée par l'Arabie saoudite, la Ligue arabe a accusé "le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens de financer et d'entraîner des groupes terroristes à Bahreïn". La Ligue arabe a également "fait assumer au Hezbollah, un partenaire dans le gouvernement libanais, la responsabilité de fournir aux groupes terroristes dans les pays arabes des armes sophistiquées et des missiles balistiques". Ahmed Aboul Gheit avait lui-même estimé, dimanche, que "les capitales arabes sont dans la ligne de mire des missiles balistiques de Téhéran". Réagissant au communiqué de la Ligue arabe, l'Iran a jugé, hier, "sans valeur" la déclaration adoptée la veille par la Ligue arabe. "La solution aux problèmes de la région, dont une grande partie est le résultat de la politique stérile de l'Arabie saoudite, n'est pas de publier de telles déclarations sans valeur, mais de cesser de suivre la politique du régime sioniste (Israël, ndlr) qui cherche à accentuer les divisions dans la région", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Ghassemi, à l'agence iranienne de presse Isna. En attendant son retour demain à Beyrouth, Saad Hariri rencontrera, aujourd'hui au Caire, le chef de l'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. "J'effectue une visite mardi en Egypte pour rencontrer le président de la République, l'ami Abdel Fattah al-Sissi", a-t-il lui-même affirmé dans un tweet. Merzak T/Agences