C'est un homme plein d'enthousiasme et de volonté qui s'est présenté à la presse, hier à Alger. Désigné le 10 août dernier comme nouveau patron d'Aigle Azur, Frantz Yvelin, qui a remplacé Michael Hamelink à la présidence de la compagnie aérienne française, est convaincu que les choses vont s'améliorer au sein de la compagnie. Âgé de 41 ans, Frantz Yvelin rêvait de faire ce métier depuis sa plus tendre enfance. Pilote confirmé à 21 ans, fruit de sa passion pour le transport aérien, il a aussi acquis une solide expérience de management dans le secteur de l'aviation. Lors de sa prise de parole, hier, il a souligné que les défis qui l'attendent "sont énormes". Sauf que l'engagement pris "pour faire encore mieux" ne souffre aucun doute. "Nous avons un socle sur lequel nous pouvons reposer", a-t-il répliqué, pour dire que la compagnie qu'il dirige "voit grand". "La plus algérienne des compagnies françaises" compte, en effet, se lancer dans de nouvelles aventures. Hormis l'ouverture d'une ligne Paris-Berlin qui s'est déjà concrétisée, le nouveau patron s'est engagé à réduire davantage les retards. "Nous sommes actuellement à 81,7% de ponctualité", a-t-il informé, précisant que ce taux "est plus qu'honorable", car "il répond aux exigences européennes en la matière". "Il faut améliorer ou, du moins, maintenir ce taux", a affirmé M. Yvelin. Il a expliqué, à ce propos, que la direction de la compagnie qu'il préside "conçoit la sécurité des passagers comme l'unique priorité". Cela dit, "il est plus important pour nous d'assurer la sécurité de nos clients bien avant la ponctualité". Concernant l'activité d'Aigle Azur en Algérie, il a rappelé que sur les 2 millions de passagers transportés annuellement, près de 60% viennent ou partent d'Algérie. Interrogé sur les prix des billets et sur une "probable entente" avec d'autres compagnies activant en Algérie, il a expliqué qu'indépendamment de l'inexistence d'une quelconque entente avec, notamment Air Algérie ou Air France, "c'est le marché qui définit les prix". Par ailleurs, il a plaidé pour un dialogue avec la Banque d'Algérie concernant la problématique de transfert des dividendes des entreprises étrangères activant en Algérie. "Nous sommes pour un dialogue constructif avec tous les acteurs de ce dossier", a-t-il dit, soulignant qu'il plaide "pour un système qui doit satisfaire toutes les parties, ce qui ne pourra se faire qu'avec un dialogue". Concernant le chiffre d'affaires de la compagnie avant sa prise de fonction, il a indiqué qu'elle était déficitaire. Pour rappel, le groupe Weaving, actionnaire de référence et propriété des héritiers d'Arezki Idjerouidène, a cédé, récemment, la participation de 30% qu'il détenait encore au capital d'Aigle Azur. En 2010, Weaving Group avait ouvert le capital d'Aigle Azur, qui compte aujourd'hui deux autres actionnaires : le groupe chinois HNA et l'entreprise française Lu Azur. Les parts de la famille Idjerouidène ont été cédées à David Gary Neeleman, fondateur et président de la compagnie low-cost brésilienne Azul. Mohamed Mouloudj