Les organisations syndicales, à l'instar de l'Unat, ont réclamé une hausse des tarifs des transports allant de 25 à 50%. Les Algériens devront payer plus cher les transports à compter du premier trimestre de l'année 2018. La hausse des tarifs concernera tous les moyens de locomotion, à commencer par les transports de voyageurs et de marchandises, mais aussi les transports exceptionnels chargés de la logistique. En marge des journées de sensibilisation aux accidents de la route qui se déroulent à la gare routière Le Caroubier, et dans une déclaration exclusive à Liberté, le président de l'Union nationale des transporteurs algériens (Unat), Mohamed Belal, a révélé que "les pouvoirs publics ont donné leur accord définitif pour augmenter les tarifs des transports. C'est incontournable". Selon notre interlocuteur, le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, a récemment reçu une forte délégation des organisations composée des représentants des transporteurs professionnels pour discuter de la question, d'autant que les transporteurs voulaient augmenter, d'une manière unilatérale, les tarifs des transports au détriment des clients et de la loi régissant la régulation des prix et autres honoraires jusqu'ici pratiqués. Selon M. Belal, "le ministre a été sensibilisé et s'est montré très coopératif avec nous concernant l'inévitable hausse des tarifs en 2018. Il a été très sensible à nos revendications, sachant que nous allons subir, nous aussi, les conséquences de la loi de finances 2018 qui prévoit une hausse sensible du prix des carburants et de bien d'autres charges". Selon la même source, un comité d'études et de suivi a été installé suite à la première proposition des transporteurs, alors que le Premier ministère s'est directement impliqué pour étudier cette question en concertation avec le ministère de tutelle. Ainsi, une nouvelle grille tarifaire verra le jour et déclinera les nouvelles hausses qui, selon les propositions formulées par l'Unat et d'autres organisations syndicales, pourraient osciller entre 25 et 50%, et ce, selon la nature du transport (urbain, suburbain et interwilayas), le trajet (courte, moyenne et longue distance) et les charges qui pourraient s'y greffer. Une fois que ledit comité finalise son étude en concertation avec tous les partenaires, les propositions seront envoyées au Premier ministère pour être validées. Cependant, il n'est pas exclu que certaines charges soient soutenues par les pouvoirs publics pour que les hausses inévitables interviennent de manière graduelle. "Les tarifications pratiquées par le transporteur est dérisoire. Le ministre nous a rassurés également que la hausse de la tarification sera symbolique. Une chose est sûre, l'augmentation sera bientôt concrétisée par le Premier ministre et nous sommes très confiants pour qu'elle ait lieu", a encore souligné M. Belal. Il faut savoir que cette démarche intervient après la hausse annoncée par le projet de loi de finances 2018 (PLF-2018) et qui prévoit de nouveaux tarifs et des taxes sur les produits pétroliers (TPP) applicables aux carburants. En effet, après la promulgation de la loi de finances 2018, les prix à la pompe seront de 38,64 DA pour l'essence normale, 41,67 DA pour l'essence super, 41,28 DA pour l'essence sans plomb et de 22,8 DA pour le gasoil. En octobre dernier, plusieurs organisations ont exercé une forte pression sur le gouvernement pour augmenter, unilatéralement, les prix des transports, et ce, avant de se rétracter à la faveur de l'appel du ministère de tutelle au dialogue. Si pour le ticket, les tarifs seront administrés et maîtrisés selon une grille tarifaire, il n'en demeure pas moins que les commerçants répercuteront les prix du transport de marchandise et de la logistique sur le client final. FARID BELGACEM