«Le transporteur travaille à perte» Le président de l'Union nationale des transporteurs affirme qu'en cas de rejet de la doléance des transporteurs, le bureau exécutif se réunira pour prendre la décision idoine. Pour Mohamed Belal, président de l'Union nationale des transporteurs l'(Unat), la question de la nouvelle tarification des prix du transport prévue pour le début de l'année 2018 est tranchée. Interrogé hier dans son bureau à la gare routière de Caroubier, Mohamed Belal a précisé que l'Unat a déjà fait part de sa volonté de revoir les prix du transport à partir de 2018. «Nous avons remis notre doléance au ministre des Transports lors de notre dernière réunion tenue le 14 du mois courant. Le ministre s'est montré compréhensif et nous a donné son accord de principe. Le ministre a même installé au sein de son département une commission mixte qui va étudier la question et la présenter au Conseil des ministres», a signifié le président de l'Unat. Est-ce que l'accord du ministre est suffisant pour pratiquer la nouvelle tarification? Mohamed Belal répondra par la négative. «La réponse du ministre n'est pas suffisante. Il nous faut l'accord du Conseil des ministres. Ce dernier va incessamment étudier la question», a-t-il déclaré. Sollicité pour nous donner la réaction de l'Unat, au cas où le Conseil des ministres rejettera leur doléance, le président de l'Unat a dit qu'il ne faut pas se précipiter. Néanmoins, l'Unat à travers son bureau exécutif qui va se réunir pour étudier la question, prendra la décision idoine. La nouvelle grille des prix du transport déposée au bureau du ministre des Transports prévoit, selon Mohamed Belal, une augmentation de 5 DA pour les lignes urbaines et une augmentation de 10% pour les lignes de longs trajets. «Ces augmentations sont tout à fait raisonnables», a indiqué le président de l'Unat. Pour notre interlocuteur, l'augmentation du prix des carburants en 2018 n'est qu'un prétexte pour revendiquer ces augmentations. «Le transporteur travaille à perte. Il fait face à l'augmentation de toutes les charges. En plus de cela, le transporteur supporte depuis deux ans, soit depuis l'interdiction de l'importation de véhicules, un nouveau fardeau. En effet, il ne peut plus envisager de renouveler sa flotte. Le prix des bus est simplement inaccessible. De même pour celui des taxis», a-t-il déploré, ajoutant que la loi en vigueur interdit au transporteur de changer son bus ou son taxi contre une nouvelle flotte moins moderne. «Les banques qui auraient dû venir assister les transporteurs privés, en leur accordant les financement nécessaires, refusent de jouer le jeu», a déploré en outre notre interlocuteur, refusant d'être pointé du doigt comme étant contre l'intérêt du citoyen. «Nous ne sommes pas contre les intérêts du citoyen. Mais nous refusons de payer le prix à sa place. Le gouvernement aurait pu largement épargner ces augmentions aux citoyens. Il lui aurait d'opter pour une stratégie multisectorielle au profit des transporteurs pour exclure toute éventualité d'augmentation des prix du transport», dira-t-il. Pour rappel, l'augmentation prévue pour le début de l'année 2018 intervient après deux ans de la dernière augmentation des prix du transport opérée par les transporteurs. Evoquant par ailleurs le thème des accidents de la route, à l'occasion d'une journée de sensibilisation organisée hier conjointement par son syndicat et les services de la gendarmerie et de la police au profit des transporteurs au niveau de la gare routière de Caroubier, Mohamed Belal a déclaré qu'il ne faut pas jeter toute la responsabilité sur le conducteur. «Le phénomène des accidents de la route doit être traité de façon globale. Le travail de sensibilisation à l'endroit des transporteurs doit primer sur les sanctions». Au sujet de la levée des sanctions contre les transporteurs, le président de l'Unat a félicité les pouvoirs publics pour la dernière décision publiée dans le Journal Officiel plaidant pour la levée de la sanction de la fourrière automatique pour les bus des transporteurs en commun et exigé à ce que les contrevenants parmi les transporteurs passent par une commission.