Résumé : Yamina dévoile à sa mère que Yacine avait demandé sa main. La vieille Kheïra est quelque peu surprise, mais se reprendra pour demander à sa fille de réfléchir et d'être prudente. De nos jours, les gens ne pensent qu'à leurs intérêts. Kheïra tapote la main de sa fille. -Je n'aimerais pas obscurcir tes horizons, Yamina. Je ne suis qu'une vieille femme, qui est attachée à ses principes et à quelques anciennes versions de richesse. Yacine est plutôt beau garçon, et si tu vois qu'il fera un bon mari, accepte sa proposition. Je sais qu'au fond de toi, tu apprécies cet homme. Dans le cas contraire, tu ne m'en aurais pas parlé. -Oui. C'est vrai. Yacine ne m'est pas indifférent. Et si un jour je dois mettre fin à ma solitude, c'est lui que je vois à mes côtés. -Alors tous mes vœux de bonheur, ma fille. Kheïra tente de se relever, mais retombe sur son siège. -Maman ? Tu te sens bien ? -Oh ! C'est juste mon rhumatisme. Comme tu le constates, je suis bien rouillée. Yamina aide sa mère à se lever et lui empoigne le bras. -Je te raccompagne à ta chambre. Il se fait tard. Je t'ai obligée à veiller. Kheïra lève la main. -Tu as bien fait de me mettre au courant de cette proposition, Yamina. Je suis, certes, vieille et souffrante, mais je suis la seule qui pourra t'aider à trancher. Il faisait grand jour lorsque Yamina émerge de son sommeil. Elle entendit des pas dans le couloir, puis sa mère qui discutait au téléphone. Soudain, elle se rappelle que son frère avait besoin de son aide. Sans plus attendre, elle rabat sa couverture et se lève. Kheïra parlait d'une voix ferme, et elle l'entendit à maintes reprises jurer. Avec qui parlait-elle donc ? Sûrement avec son fils ou une de ses belles-filles. Zahir a sûrement rappelé. La jeune femme s'empresse de sortir de sa chambre. Appuyée sur sa canne, le téléphone collé à son oreille, la vieille Kheïra continuait sa conversation. À la vue de sa fille, elle s'interrompt et lance : -Yamina. Ton frère veut l'argent immédiatement. Il a déjà tous les papiers requis pour prendre son fils à l'étranger, et n'attend plus qu'un signe de toi. -Bien, maman. Dis-lui de se présenter à mon cabinet. Je vais appeler mon comptable qui se chargera de lui remettre la somme qu'il voudra. Kheïra hésite, puis demande : -N'aimerais-tu pas le lui dire toi-même ? Yamina secoue la tête. -Non. Enfin, maman, le temps urge. Dis-lui de passer récupérer son argent. Le reste pourra attendre. Elle retourne dans sa chambre et décroche son téléphone pour donner instruction à ses financiers afin que son frère ait son argent le jour même. Un peu déroutée par la tournure des événements, elle se rassoit sur son lit et repense à Yacine. Elle avait besoin d'être réconfortée, et pour cela elle avait besoin d'entendre sa voix. Sans plus hésiter, elle forme son numéro. La sonnerie retentira un moment avant que la disquette ne se déclenche pour lui apprendre que le correspondant ne répondait pas. Une autre tentative n'aura pas plus de succès. Yamina regarde l'heure et constate que la matinée était avancée. Yacine répondait toujours à ses coups de fil et, dans le cas où il serait occupé, il lui transmettait un message. Elle se rallonge sur son lit et allume la télé. (À SUIVRE) Y. H.