L'association Tafaska (festival) Si-Muhand- u-M'hend de Larbaâ Nath Irathen se lance dans une campagne de sensibilisation pour les préparatifs de la commémoration du 100e anniversaire de la disparition de Si Muhand u M'hend, en décembre prochain. Cette manifestation a été marquée par plusieurs activités, notamment une exposition où est présenté l'acte de décès du poète, selon lequel la mort de celui-ci remonte au 28 décembre 1905, à l'hôpital St-Eugènie de Aïn El-Hammam (ex-Michelet), qu'entretenaient alors des Sœurs blanches, tandis que d'autres documents (anciens) présumaient son décès au mois de janvier 1906. Aussi, les efforts sont d'ores et déjà orientés, au sein de cette association, vers l'urgence de préparer la commémoration de cet anniversaire. Intervenant à l'ouverture de la manifestation, le président de Thafaska Si-Muhend-U-Mhend, M. R. Guerroudj, s'est axé sur la biographie du prodige de la poésie berbère citant, entre autres, les aventures ayant mené le poète à déambuler d'un endroit et d'une contrée à d'autres. “Si Muhend, dit-il, est né présumé en 1845, au village Icherriwen, et est originaire d'Aguemoun, un village situé à quelques encablures du chef-lieu de commune et de daïra de Larbaâ Nath Irathen. C'est un véritable patrimoine oral et écrit que le poète disparu aura légué à la langue amazighe”. Cette manifestation a été également l'occasion aux amateurs de la poésie berbère d'accéder à la tribune et de s'exprimer à cœur joie dans leur art favori. Dda Aâmar ou Dda Chaâbane, et d'autres encore, ont eu à déclamer quelques beaux poèmes qu'ils ont composés eux-mêmes et d'autres repris du répertoire de Si Muhend. Dans l'après-midi, une table ronde a été tenue dans la même enceinte, regroupant outre les animateurs de Tafaska, l'émérite écrivain Younes Adli, autour de “La problématique de reconsidération de la langue amazighe dans les milieux populaires et administratifs”. M. Adli a mis en exergue “la dimension mondiale acquise par le nom de Si Muhand u M'hend, notamment aux Etats-Unis d'Amérique où plusieurs de ses poèmes ont été traduits, ainsi que dans d'autres pays, d'Europe notamment”, ajoutant que Si Muhand u M”hend a marché (ou erré) pendant quelque 35 années de sa vie, au long desquelles il aura produit plus de 400 poèmes répertoriés. Par ailleurs, le président de l'association, M.Guerroudj, a rappelé la nécessité pour les APC de sauvegarder dans la mémoire collective les noms originaux des localités dans le pays, citant l'exemple des communes dont on a changé ou transformé les noms par d'autres appellations incompatibles. “Exemple, dira-t-il, l'appellation M'chedallah est une transformation qui n'a pas de lien avec l'origine du nom Thamchedelt”. Evoquant la “difficulté d'organiser une manifestation de grande envergure, comme le centenaire du poète”, les organisateurs ont lancé un appel à l'endroit des associations culturelles dans la wilaya pour une coordination, notamment en matière de moyens, avec d'autres acteurs, comme le Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), afin de réussir, en décembre prochain, la commémoration de cet anniversaire. K. Y.