Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé, vendredi soir, sa candidature pour un deuxième mandat, lors de l'élection présidentielle de mars 2018, quelques heures seulement après l'annonce par Sami Anan, un ancien chef d'état-major, de son intention d'y participer. M. Sissi, qui dirige le pays d'une main de fer depuis son arrivée au pouvoir en 2014, a fait cette annonce dans un discours prononcé lors d'une conférence au Caire destinée à détailler les réalisations de sa présidence, et retransmis en direct par la télévision publique. "Je vous annonce en toute honnêteté et transparence (...) et en espérant que vous l'accepterez, ma candidature pour le poste de Président de la République", a-t-il dit. Durant la conférence, M. Sissi a appelé les Egyptiens à participer massivement au scrutin, ajoutant: "Votez pour qui vous voulez". Quelques heures auparavant, l'ancien chef d'état-major égyptien a annoncé qu'il allait se présenter face à l'ancien maréchal et actuel président Abdel Fatah al-Sissi pour l'élection présidentielle prévue en mars et jugée perdue d'avance par l'opposition. Dans une vidéo partagée sur Facebook, M. Anan a dit vouloir corriger les mauvaises politiques menées depuis la destitution par M. Sissi, alors chef de l'armée, de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi à l'été 2013. Selon lui, l'Egypte fait face à de multiples défis après des années de troubles, parmi eux, la détérioration des conditions de vie et le terrorisme islamiste dans la péninsule du Sinaï, dans l'est du pays. Le général à la retraite a dit s'être déjà entouré d'une équipe pour soutenir sa candidature, composée notamment de Hicham Geneina, ex-président de l'Autorité de contrôle des comptes publics, démis de ses fonctions par M. Sissi en 2016 après la publication d'un rapport sur le coût de la corruption publique. Chef d'état-major de l'armée égyptienne de 2005 jusqu'à sa mise à l'écart par M. Morsi en 2012, M. Anan pourrait attirer les voix des nostalgiques de la relative stabilité de l'ère Moubarak, selon des observateurs. Le patron du club Zamalek de football, Mortada Mansour, a récemment annoncé son intention d'être candidat. L'ex-Premier ministre Ahmed Chafiq, qui avait annoncé son intention de se présenter depuis les Emirats arabes unis, s'est rétracté début janvier à son retour au Caire. L'opposant et avocat des droits de l'Homme Khaled Ali a lui lancé sa campagne, mais un procès contre lui laisse planer l'incertitude sur sa candidature. Le neveu de l'ex-président Anouar El-Sadate, Mohamed El-Sadate, devenu une voix dissidente, a annoncé qu'il ne sera pas candidat, jugeant le climat non propice pour un scrutin libre. Les aspirants à la présidentielle ont jusqu'au 29 janvier pour enregistrer leur candidature. Selon l'Autorité nationale des élections, le premier tour de la présidentielle aura lieu du 26 au 28 mars et un second tour se tiendra, si besoin, du 24 au 26 avril. Il s'agira du troisième scrutin présidentiel depuis la chute en 2011 du régime de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire. R. I./Agences