Condamné en première instance par le tribunal criminel d'Oran à 20 ans de réclusion criminelle pour possession d'armes de guerre, conformément à l'ordonnance 97-06 relative au matériel de guerre, armes et munitions, un collectionneur d'armes à feu, qui s'est pourvu en cassation auprès de la Cour suprême, a vu sa condamnation ramenée à deux ans de prison. Etant en détention préventive depuis près de trois ans, l'homme a retrouvé sa liberté et a pu rentrer chez lui. En 2015 (voir Liberté), H. Rachid, industriel, âgé de 50 ans, avait été interpellé par la brigade de lutte contre les stupéfiants pour détention sans autorisation de, notamment, deux fusils, deux pistolets, des munitions, des jumelles, des talkies-walkies. Après instruction, il a été inculpé pour les chefs d'inculpation de possession d'armes de guerre. Lors du procès qui s'est tenu en février 2016, l'accusé a tenté de justifier la présence de ces armes et munitions par la passion qui l'habite. "Je suis un antiquaire et je collectionne de nombreux objets parmi lesquels ces armes et munitions dont certaines ne fonctionnent même pas. Mais je ne suis pas un criminel, juste un collectionneur passionné", a-t-il notamment tenté d'expliquer en soulignant que certains articles appartenaient à son défunt père, ancien commissaire principal de police. Ces explications n'ont pas convaincu le ministère public, qui a requis la prison à perpétuité, ni le tribunal criminel qui a déclaré Rachid coupable des faits reprochés et l'a condamné à 20 ans de réclusion à temps. Dimanche dernier, l'affaire a été rejugée par le nouveau tribunal criminel d'appel d'Oran. Une nouvelle fois, H. Rachid s'est défendu d'être un criminel et a réaffirmé que tout ce qui a été saisi chez lui est le fruit de sa passion de collectionneur. Dans son réquisitoire, le ministère public a requis la perpétuité alors que la défense a tenté de faire valoir que le matériel retrouvé ne relève pas de la catégorie des armes de guerre, que son client était un collectionneur qui ne fait partie d'aucune organisation criminelle, et qu'il était dénué d'intentions malveillantes. Après délibérations, le tribunal criminel d'appel s'est rendu aux arguments de la défense en considérant que les pièces saisies n'étaient pas des armes de guerre selon l'esprit de la loi, et condamné H. Rachid à deux ans de prison pour possession d'armes sans autorisation. S. Ould Ali