Le ministre des Moudjahidine, qui a prononcé l'oraison funèbre, a longuement évoqué les grandes qualités morales et le sens élevé du devoir national qui caractérisaient cet homme au parcours singulier. Le colonel Amar Benaouda, figure emblématique de la Révolution nationale et membre des 22 historiques, décédé lundi dernier en Belgique, a été enterré, avant-hier, jeudi, dans sa ville natale, Annaba. Une foule importante a accompagné l'illustre fils de la ville jusqu'à sa dernière demeure, des citoyens issus de pratiquement tous les quartiers de la ville et même des wilayas avoisinantes ayant tenu à rendre à celui-ci l'hommage qui lui revient. Nul dans la ville côtière n'ignore les faits d'armes des valeureux enfants hommes et femmes de la Place d'armes, de la Colonne, de Bormat El- gaz, d'El-Mhaffeur et nous en oublions, qui, malgré leur âge et leur inexpérience, ont défié l'occupant français au risque de leur vie. Benaouda, le Lion de l'Edough, comme aiment à l'appeler ses proches, reposera désormais et pour l'éternité. Tayeb Zitouni, qui a prononcé l'oraison funèbre du défunt colonel, a longuement évoqué les grandes qualités morales et le sens élevé du devoir national qui caractérisaient cet homme au parcours singulier. Le ministre a notamment rappelé les sacrifices "de l'homme, du militant, qui a été du nombre des précurseurs du mouvement indépendantiste, depuis le début des années 40 et qui, comme ses compagnons d'armes, a continué la lutte, contre vents et marées, jusqu'à l'accession du pays à son indépendance". L'émotion prendra l'assistance lorsque l'orateur parlera de cette période très difficile qui a vu le peuple s'unir pour le triomphe de sa cause nationale. Notons que le Premier ministre Ahmed Ouyahia, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, ainsi que du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, ont présenté leurs condoléances à la famille du colonel Benaouda, en fin de journée. Cette importante délégation se trouvait dans la matinée à Sakiet-Sidi-Youcef, à l'occasion du 60e anniversaire du bombardement meurtrier de la ville tunisienne par l'aviation française, n'a pu assister aux funérailles du défunt. Pour rappel, feu Hadj Benaouda Benmostefa est né à Annaba, le 27 septembre 1925, rue Navarin en pleine vieille ville, dans le foyer de l'une des plus anciennes familles bônoises, son père étant Ali Benmostefa et sa mère Badra Hacène-Chaouch. Le regretté a effectué sa scolarisation à l'école d'Armandy (Sidi Belaïd) de la Place d'armes et fréquenté les Scouts musulmans algériens (SMA), avant de rejoindre les rangs du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD) puis l'Organisation spéciale (OS) et le Comité de la Révolution pour l'unité et l'action (Crua), et a pris une part active au déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 en participant à la réunion dite du groupe des 22 au Clos-Salembier. Il a également été membre de la délégation algérienne qui a participé aux accords d'Evian, de même qu'il a participé dans les attaques du Nord constantinois, le 20 août 1955. A. Allia