L'Algérie risque tout simplement de perdre l'organisation de la 19e édition des Jeux méditerranéens qui va se tenir à Oran dans quatre ans, et pour cause : à trois années du début des JM 2021, l'Algérie n'a pas encore installé un comité d'organisation (COJM). D'ailleurs, le président du Conseil international des jeux méditerranéens (CIJM), en l'occurrence l'Algérien Ammar Addadi, avait tiré la sonnette d'alarme lors d'un point de presse animé ici à Alger la semaine écoulée. Ce dernier a mis les responsables algériens devant leurs responsabilités, surtout que la mise en place d'un comité d'organisation est du ressort du ministère de la Jeunesse et des Sports. "Nous avons beaucoup de préoccupations et un sentiment de perplexité et d'incompréhension par rapport au grand retard qui est en train de s'accumuler dans la mise en place du comité d'organisation des Jeux méditerranéens d'Oran", s'est soucié M. Addadi, lundi dernier, lors du forum de l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA), tenu au centre de presse du stade 5-Juillet (Alger). L'inquiétude de M. Addadi est très compréhensible, surtout que la décision d'attribuer les JM 2021 à l'Algérie a été prise en août 2015 lors de l'assemblée générale du CIJM à Pescara, en présence du ministre Ould Ali, du président du comité olympique Mustapha Berraf et du wali d'Oran à l'époque Abdelghani Zaâlane, actuellement ministre des Travaux public et des Transports. En effet, selon la charte des Jeux méditerranéens, "chapitre 5, point 4.3 : Le COJM doit être constitué dans les six mois qui suivent l'attribution des jeux par l'assemblée générale du CIJM. Sauf accord formel du CIJM qui peut accorder un délai supplémentaire de 6 mois au max". Donc, il fallait installer le comité d'organisation au mois de février 2016 ou au plus tard au mois d'août 2016, alors que nous sommes au mois de février 2018 et rien de cela n'a été fait. La présence de M. Addadi à la tête du Conseil international des jeux méditerranéens a épargné pour l'instant la catastrophe pour l'Algérie, à savoir enlever l'organisation des jeux de la ville d'Oran, même si pour M. Addadi, la ville d'Oran est pratiquement prête pour accueillir l'événement, vu que tous les travaux qui ont été lancés, que ce soit pour les infrastructures ou autres, sont en cours d'achèvement. Cependant, ce qui est étonnant dans cette affaire est la réaction du MJS qui dédramatise concernant le comité d'organisation, or c'est le seul interlocuteur avec les responsables des Jeux méditerranéens. L'installation d'un COJM permettra au Conseil international des jeux méditerranéens d'arrêter la date de cet événement afin de permettre aux différents pays participants aux JM 2021 de prendre leurs précautions, mais aussi ça va permettre aussi au CIJM de ne pas programmer cet événement méditerranéen dans une période qui coïncidera avec d'autres échéances sportives importantes, cela ne donnera point de crédit aux JM 2021 qui seront dépourvus des meilleurs athlètes. M. Ould Ali devrait être au courant de ce détail, surtout qu'il était présent lors des travaux de l'AG du CIJM. Un contrat a été même signé entre les deux parties (algérienne et CIJM pour l'installation d'un comité d'organisation dans les délais réglementaires). Il existe même un décret portant son installation daté du 9 février 2017, mais la dernière sortie médiatique du MJS en a étonné plus d'un. "Sincèrement, j'ai été très surpris par cette réaction, car elle n'avait pas lieu d'être", a indiqué le MJS mardi à Alger, arguant que "les JM d'Oran n'auront lieu que dans trois ans" et que d'ici là, l'Algérie sera "entièrement prête" pour accueillir l'événement. "On n'est pas en train de parler des prochains Jeux de Tarragone. Il est question des JM d'Oran, qui eux sont prévus dans trois ans. À partir de là, je considère que cette inquiétude n'a pas lieu d'être, surtout que les préparatifs avancent déjà très bien dans cette perspective", a ajouté M. Ould Ali dans la salle de conférences du stade 5-Juillet (Alger), en marge d'une réunion de coordination avec les différentes fédérations sportives nationales en prévision des Jeux africains de la jeunesse, prévus du 18 au 28 juillet 2018 à Alger. En parlant des JAJ, où il reste seulement 4 mois du début de cet événement, là aussi le comité d'organisation des jeunes Africains de la jeunesse n'a pas été installé. Il y a un réel problème ! Il faudra vraiment que les choses bougent dans le bon sens avant qu'il ne soit trop tard, que ce soit pour les JM 2021 ou pour les JAJ 2018. S. M.