La preuve, la facture alimentaire, un des postes qui siphonnent le plus de devises, a atteint les 838 millions de dollars en janvier 2018 contre 747 millions de dollars durant la même période de 2017, soit une hausse de 12,2%. L'Exécutif en sera déçu. Ainsi, et dans le détail, la facture d'importation du sucre et des sucreries a bondi à 114,6 millions de dollars contre 96 millions de dollars, en augmentation de 19,46% entre les deux périodes de comparaison. Tendance haussière également pour le lait et produits laitiers ; le pays en a importé pour 153,63 millions de dollars en janvier 2018 contre 145,23 millions de dollars en janvier 2017 (+5,8%). Les importations des céréales, semoule et farine, ont grimpé à 253,13 millions de dollars contre 240,61 millions de dollars (+5,2%). L'importation de café et de thé a également enregistré un accroissement, se chiffrant à 29,52 millions de dollars contre 28,7 millions de dollars (+3%). Et il faut dire que sur l'ensemble des principaux produits alimentaires, seules les importations des viandes et des légumes secs ont connu une baisse. Ainsi, le pays a importé pour un montant de 6,7 millions de dollars de viande en janvier 2018 contre 17,56 millions de dollars en janvier 2017, en recul de 62%. La facture d'importation des légumes secs et autres a atteint 56,7 millions de dollars contre 58 millions de dollars (-2,2%). Une tendance à la baisse également au tableau des huiles destinées à l'industrie alimentaire (classées dans le groupe des biens destinés au fonctionnement de l'outil de production). Le pays en a acheté pour environ 64,7 millions de dollars en janvier 2018 contre près de 88 millions de dollars en janvier 2017, en baisse de 26,3%. Mais prise dans sa globalité, la facture des produits alimentaires et des huiles destinées à l'industrie alimentaire a coûté 902,73 millions de dollars en janvier 2018 contre 835 millions de dollars en janvier 2017, en hausse de 8%. Il est utile de rappeler que de nouveaux mécanismes d'encadrement des importations de marchandises, dont des produits alimentaires, ont été mis en place et appliqués depuis le 1er janvier 2018, dans le but de réduire le déficit commercial et de promouvoir la production nationale. Il a ainsi été décidé de la suspension provisoire d'importation de 851 produits dont des biens alimentaires tels les fromages, yaourts et produits lactés, fruits secs, fruits frais (à l'exception de la banane), légumes frais (à l'exception de l'ail), viandes (à l'exception de certaines catégories), dérivés de maïs, préparation de viandes, préparation de poissons, sirop de glucose, chewing-gums et bonbons, chocolats, produits de viennoiserie, pâtes alimentaires, dérivés de céréales, conserves de légumes, tomates préparées ou conservées, confitures et gelées, fruits conservés ou préparés, jus, préparations alimentaires, préparations pour soupes et potages, eaux minérales, pigments, arômes, papiers d'hygiène, dextrine et autres amidons. À cela s'ajoutent des mesures à caractère tarifaire prévues par les dispositions de la loi de finances 2018. Il a été procédé, dans ce cadre, à l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30% pour le saumon, fruits secs sans coques et autres fruits séchés, épices, sucreries, confiserie, préparations à base d'extraits et d'essence (liquides et autres). Il a également été relevé les droits de douane pour les graines de tournesol, les préparations d'arachides, confitures, compléments alimentaires, sodas, eaux minérales et autres boissons. Youcef Salami