Les réseaux sociaux ont révolutionné notre vie, changer littéralement notre mode de consommation et radicalement nos habitudes. Ils nous permettent d'avoir un accès instantané et efficace à l'information mais pas que, ils s'avèrent aussi être un moyen incontournable pour communiquer, partager et échanger avec ses amis, sa famille, son corps professionnel ou encore de simples inconnus. Les rencontres aléatoires Oui en effet il est possible d'échanger et de rencontrer des inconnus sur internet, rien de nouveau ? je vous l'accorde, par contre ce qui est nouveau ce sont les sites et applications exclusivement conçues pour des rencontres aléatoires, le principe étant assez simple et standard suivant généralement le même modèle ; autrement dit les étapes d'inscription sont à un très haut degrés similaires et le fonctionnement l'est principalement aussi : en premier lieu vous téléchargez l'application ou accédez au site (si celui-ci existe bien évidemment), car généralement les réseaux de rencontres sont adaptés aux smartphones et donc disponibles sous forme d'application. En deuxième lieu vous devez vous inscrire avec ou sans vos identifiants réels (Oui ! certaines personnes abusent des failles de la toile et s'affichent sous de fausses identités, une ruse qui vaut à ces applications l'appellation du jeu des sans visages ), après vous être inscrit vous devez joindre ou pas une photo personnelle (un choix qui est purement subjectif), ajouter un pseudonyme suivi d'une brève description où vous pouvez mentionner votre âge, vos attraits physique, situation matrimoniale, hobbies etc. En dernier lieu, il ne vous reste plus qu'à commencer à tchater et rechercher les personnes qui vous correspondent le plus. Afin de mieux illustrer ce qu'est le monde des applis de rencontres nous allons prendre pour exemple Tinder. Tinder ! hein ? connais pas. Crée en mai 2012 par un groupe d'américains, Tinder regroupe aujourd'hui plus de 50 millions d'utilisateurs et avoisine les 26 millions de matchs par jour (un match est un terme utilisé pour désigner le fait que deux personnes se sont échangées la mention j'aime sur l'application), c'est bien l'une des applications de rencontre les plus populaires au monde. Des chiffres ahurissants ce qui n'est pas forcément le cas en Algérie, à défaut d'avoir des statistiques concrètes pour appuyer mes dires j'ai décidé de m'intéresser de plus prés à la population Tinder en Algérie, je me suis donc inscrit avec mes réels identifiants et j'ai été totalement surpris par le nombre d'algériennes inscrites. Sans vouloir fausser votre jugement je m'attendais à une série de faux identifiants (Mimou lolita, Amel l'espoir, lili crazy girl etc..) mais à mon plus grand étonnement il y avait un bon nombre de filles qui affichaient leurs photos, qui aimaient, matchaient et discutaient avec autrui notamment avec moi. J'ai remarqué qu'il y avait une forte proportion de filles dans la tranche d'âge était entre 23 et 28 ans et que celle-ci étaient généralement étudiantes, salariés ou travaillent à leurs propres comptes en bref des femmes issues d'un milieu assez instruit, ce qui nous pousse à croire que tout marche de travers chez nous. Comment est-ce que des femmes actives qui sont en interaction directe avec la société peinent à trouver le grand amour et se réfugient dans des applications mobiles ; loin des regards obscurs et méprisant de l'algérien macho et pseudo conservateur ? certes c'est le fruit de la digitalisation du monde et de l'apparition de la vie sociale et interactive sur la toile et le numérique me direz-vous ,donc nul besoin de créer la polémique, mais hélas cela ne peut se résumer au fait que c'est le monde qui évolue et que ce sont les moyens de communication qui changent et faire fi des facteurs socioculturels. L'algérien est de nature humaine et donc un éternel insatisfait mais l'une de ses plus grandes spécificités c'est que ce dernier est aussi un éternel indécis ; il veut une femme de bonne famille mais drague et dénigre à chaque coin de rues, cherche une femme instruite mais préfère la laisser à la maison pour élever et éduquer ses enfants, un tas d'exemples sont à citer mais ceux-là suffisent pour comprendre l'envergure de la chose. Sans vouloir trop généraliser, il est à noter qu'il existe bien évidemment des exceptions, et les femmes d'aujourd'hui gardent espoir et espèrent trouver un compagnon pour la vie quitte à utiliser des sites de rencontres. Une expérience féminine sur Tinder Une amie à moi a décidé de nous partager son expérience, voici son témoignage :' Je voulais utiliser Tinder au début par pure curiosité. Je me demandais comment une telle application pourrait fonctionner en Algérie et surtout, je me demandais quels types de personnes l'utilisent. Bien que j'aie croisé quelques faux profils, j'avoue que j'ai été surprise des rencontres que j'ai faites. Ce qu'il faut surtout retenir c'est qu'on croise en particulier des personnes détenant un certain niveau d'études, c'est-à-dire qu'il est rare de trouver des ‘Hittistes'. À noter également qu'ici ce n'est pas exactement le même concept qu'ailleurs, Tinder est considéré comme un réseau social quelconque et à vrai dire, ça m'a permis de faire la connaissance de deux garçons très intéressants.' Un témoignage qui m'a laissé sur ma faim je lui ai donc posé une autre question : ‘pourquoi avoir choisi une appli pour faire de nouvelle rencontre ?' Sa réponse fut :' nous n'avons pas cette culture où l'on peut parler tranquillement avec des inconnus dans la rue contrairement aux autres pays, mis à part si on a des amis en communs pour créer le contact, autrement c'est très difficile'. Un témoignage qui rejoint sur les grandes lignes mon avis et mon expérience. Des applications similaires sont de plus en plus répandues en Algérie tels que Azar, Badoo ou encore Lovoo, des applis qui permettent aux jeunes mais aussi au moins jeunes de se réfugier loin des regards de la société, prendre leur courage à deux mains, foncer et briser la glace pour peut-être trouver l'amour. Rayane OUADAH Partenariat Réd-DIG-« Liberté » (#RDL)/Alumni (HEC)