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"L'augmentation des prix des médicaments s'impose face à la dévaluation du dinar et à l'inflation"
Abdelouahab Kerrar, président de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques, À "Liberté"
Publié dans Liberté le 19 - 03 - 2018

Liberté : Comment évaluez-vous le rôle de l'Agence nationale du médicament, deux ans après sa création ?
Abdelouahab Kerrar : Nous nous sommes pendant longtemps mobilisés pour la mise en place d'une institution spécialisée qui se charge de la régulation de l'activité pharmaceutique nationale, selon des standards modernes, et qui permettent d'accompagner efficacement le développement de la filière pharmaceutique nationale et de la hisser à un niveau d'excellence. Mais, à ce stade et à notre grand regret, la nouvelle agence installée en 2016 peine à exercer ses prérogatives. Nous comprenons qu'une opération de transfert d'attributions légales et réglementaires aussi importante vers cette nouvelle institution puisse donner lieu à quelques dysfonctionnements, mais à nos yeux, il ne peut s'agir que de défaillances momentanées qui appellent des remises en ordre immédiates. Tel n'est pas le cas, puisque malgré nos multiples doléances, nos entreprises subissent depuis plus d'un an maintenant les aléas d'une transition dont nous ne connaissons pas le programme ni le calendrier et encore moins les moyens humains et matériels qui y seront injectés, afin de lui permettre de faire face aux énormes enjeux qui l'attendent. Le résultat en pratique est que là où nous nous attendions à ce que cette nouvelle agence apporte un progrès et simplifie considérablement la gestion quotidienne de nos entreprises et leurs relations avec les instances sanitaires publiques, nous assistons au contraire à un surcroît de complications administratives qui affecte négativement la réalisation de leurs programmes de production et de développement. Et le triste résultat, en bout de course, est que les délais de traitement de nos dossiers, qui étaient déjà excessifs et que nous espérions réduire, sont finalement allongés.
Vous plaidez, depuis quelque temps, pour la revalorisation des prix des médicaments. Que réclamez-vous exactement ?
Les prix des médicaments sont fixés par la puissance publique et bloqués sur une période de cinq années. Or, vous admettrez, avec nous, que les conditions économiques ont fortement changé au cours des cinq dernières années. Il suffit de se référer aux statistiques officielles de l'Algérie pour se rendre compte qu'entre 2012 et 2017, l'inflation des prix, le niveau du salaire moyen et le taux de change du dinar qui sert de base à nos achats d'intrants, accusent pour chacun d'eux des augmentations qui se chiffrent entre 25 et 45%. Plusieurs fabricants, adhérant à l'Unop, ont demandé, depuis deux ans maintenant, une revalorisation raisonnable du prix de quelques médicaments. Ils n'ont reçu aucune réponse du Comité économique. Nous savons que les raisons de ce refus d'actualiser nos prix trouvent leur source dans les difficultés que connaissent aujourd'hui certaines caisses de sécurité sociale et des déséquilibres financiers qu'elles enregistreraient dans leur gestion. Il ne faut pas perdre de vue que ce blocage du prix du médicament a pour conséquence pratique que ce seront donc les fabricants nationaux qui sont requis de financer la politique sociale des pouvoirs publics. Cette situation paraît d'autant plus incohérente lorsque l'on sait que ce sont les fabricants nationaux qui, en proposant tout au long des dix dernières années des produits de plus en plus compétitifs, ont tiré les prix du médicament national vers le bas, ont permis l'instauration d'un tarif de référence et ont contribué, ainsi, à préserver au mieux les intérêts financiers des caisses de sécurité sociale. Clairement, nous interprétons ce blocage du prix du médicament comme une menace directe sur la viabilité de l'industrie pharmaceutique nationale et sur ses perspectives de développement.
Quels sont les médicaments concernés ? Ceux produits localement, ceux importés, ou les deux ?
Le plus inquiétant est que ce blocage des prix n'affecte que les médicaments de fabrication nationale, les produits importés bénéficient, quant à eux, d'une garantie de change automatique, dès lors que leur prix d'entrée en Algérie est libellé en devise étrangère. Il n'en va pas de même pour les producteurs nationaux qui prennent un risque à l'investissement et qui, eux, sont lourdement affectés par les conditions économiques prévalant sur le marché interne.
Même des pays comme l'Egypte ou la Turquie, connus pour leur rigidité sur les prix du médicament, ont accepté dernièrement de réviser leurs positions, et revaloriser, ainsi, les prix. Le véritable choix, à la fin, est celui de savoir si le gouvernement souhaite vraiment favoriser le développement de la production locale ?
Les prix des médicaments que vous jugez incorrects représentent-ils une menace pour la production nationale ?
Bien entendu. Vous imaginez bien que si le blocage du prix final du médicament persiste, c'est une menace latente qui pèse sur la fabrication locale. Vous pouvez constater vous-même que des ajustements de prix sont opérés dans l'ensemble des secteurs d'activité. On peut comprendre que, vu le caractère sensible du médicament, son prix doit être régulé par la puissance publique. Mais quand cette régulation prend les formes d'un blocage administratif, cela revient à demander aux producteurs pharmaceutiques à subventionner le médicament. Par ailleurs, il faut ajouter que cette gestion sclérosée des prix du médicament condamne à terme l'investissement et le transfert technologique dans cette filière importante de notre industrie.


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