Régulation Les changements réglementaires dans le secteur de la santé suscitent l'approbation des industriels de la filière. En effet, l'avant-projet de loi sur la santé, en examen au Parlement, a été élaboré en concertation avec les professionnels, affirme l'Union nationale des opérateurs du secteur pharmaceutique. Mais les producteurs de médicaments attendent les textes d'application pour se prononcer définitivement sur la qualité de la nouvelle réglementation qui encadrera l'activité pharmaceutique. Nouveauté du texte : les laboratoires nationaux et étrangers doivent créer des sociétés de droit algérien appelées établissements pharmaceutiques pour pouvoir continuer à exercer leur activité de distribution. Ils sont dans la nouvelle loi responsables de la disponibilité et la qualité du médicament sur le marché algérien. En d'autres termes, les laboratoires ne pourront déléguer cette responsabilité aux importateurs. Ils distribueront directement leurs spécialités ou leurs médicaments génériques via ces établissements. Ce nouveau dispositif institutionnel qui encadre le secteur pharmaceutique vise à éviter les pénuries ou ruptures de stocks récurrentes de médicament qui suscitent le ras-le-bol des malades. Mais il ne détermine pas les sanctions en cas de défaillance des laboratoires dans l'approvisionnement du marché algérien. Les acteurs de la filière seront plus fixés avec la promulgation des textes d'application. Mais n'oublions que ce texte ne peut régler tous les problèmes de la filière. L'Unop évoque depuis des années la question du gel des prix du médicament qui, s'il perdure, menace de disparition le tissu industriel dans ce secteur. L'Agence nationale du médicament prévue par l'avant-projet de loi aura, une fois opérationnelle, à traiter ce dossier brûlant. Elle aura à veiller à l'équilibre des intérêts pour que ni les producteurs ni les consommateurs ne soient lésés par les nouveaux prix des médicaments. L'autre grande difficulté est le phénomène de saturation de l'industrie du médicament. Trop de projets sont en cours de réalisation. Ce qui ouvre grandes les voies à l'exportation de quantités importantes de médicaments pour peu que les pouvoirs publics débureaucratisent l'acte d'exportation et appuient les acteurs de la filière dans leur conquête des marchés extérieurs. Ce potentiel important à l'exportation qui se constituera au cours des prochaines années demande à être exploité. Car il contribuera à développer nos exportations hors hydrocarbures et à développer les biotechnologies, l'avenir de l'industrie pharmaceutique, si cette expansion exponentielle de la filière est bien régulée. K. R. Lire le dossier