Sous l'effet de la crise financière que vit le pays depuis 2014, le chiffre d'affaires des assurances n'arrive pas à prendre de la vigueur. Il n'a progressé, en 2017, que de 3,6%, s'établissant à 138,31 milliards de dinars, contre 133,53 milliards en 2016. Cela a des répercussions négatives sur le règlement des sinistres qui évoluent à pas lents, ce qui ne rassure pas les assurés. En termes chiffrés, le total des sinistres réglés par les sociétés d'assurances a grimpé à 64,8 milliards de dinars en 2017 contre 63,4 milliards en 2016, soit une hausse minime de 2,3%. La structure des règlements, en 2017, reste dominée par les assurances de dommages avec 95,6% contre 4,4% pour les assurances de personnes, est-il mentionné dans la note de conjoncture élaborée par le Conseil national des assurances (CNA) et dont Liberté détient une copie. Le stock des sinistres à payer, à fin 2017, s'est élevé à 78,5 milliards de dinars, en hausse de 10,4% par rapport au 31 décembre 2016. Dans l'assurance dommages, les indemnisations versées par les sociétés d'assurances ont atteint près de 62 milliards de dinars, soit une augmentation de +2% par rapport à 2016. Pour ce qui est du montant des sinistres réglés par les sociétés d'assurances de personnes, il caracole à près de 3 milliards de dinars dont 63,3% consacrés à la branche prévoyance collective et 18,6% à l'assurance vie-décès. L'analyse par branche révèle des disparités entre assurances de dommages, assurance automobile, assurance agricole... L'assurance automobile, qui comptait beaucoup dans le secteur des assurances, fléchit, mais ne rompt pas. Avec 53,7% de parts de marché, elle a enregistré un montant de 65,3 milliards de dinars, soit une hausse de 0,2%, comparativement à la même période de l'an 2016. Les risques obligatoires (RO) suivent, également, une tendance haussière avec un taux de 60,7%, suite au relèvement du tarif "RC", soit un chiffre d'affaires de 16,6 milliards de dinars, et détient 25,5% du portefeuille de la branche "automobile". Quant aux garanties facultatives, elles marquent un repli de 11,2% par rapport à 2016. Les sociétés mixtes au bas du tableau Cette baisse est due à la "forte régression" (15,8%) des primes collectées au titre de la garantie "tierce", appelée aussi "tous risques". Cette dernière représente plus de 42% du portefeuille des risques non obligatoires, est-il expliqué dans le document. Quant à la branche transports, son chiffre d'affaires a diminué de 6,2% en s'établissant à près de 6 milliards de dinars contre 6,2 milliards en 2016. C'est surtout le transport maritime qui a tiré vers le bas cette branche d'assurance dont le chiffre d'affaires dégringole de 11,6%, passant de 3,6 milliards de dinars en 2016 à 3,18 milliards en 2017. En revanche, une bonne performance a été réalisée dans le transport ferroviaire en augmentation de 16% pour un chiffre d'affaires de 6,6 millions de dinars contre 5,7 millions en 2016. Le transport terrestre a, pour sa part, vu son chiffre d'affaires évoluer de près de 3% pour atteindre 1,12 milliard de dinars contre près de 1,1 milliard en 2016. Sur le plan bancaire, l'assurance-crédit a marqué une hausse de près de 61,1%, tirée principalement par la vente à tempérament (crédit à la consommation), dont le chiffre d'affaires des assurances a augmenté de 990,6% pour se chiffrer à 34,46 millions de dinars contre 3,16 millions. Le chiffre d'affaires du crédit hypothécaire a, pour sa part, grimpé de plus de 92%, pour se chiffrer à 1,14 milliard de dinars en 2017, contre près de 600 millions en 2016, souligne encore la note de conjoncture du CNA. La hausse a concerné également le crédit à l'exportation dont le chiffre d'affaires a atteint près de 115 millions de dinars en 2017, contre plus de 87 millions en 2016 (+31,7%). Pour ce qui se rapporte aux parts de marché, les sociétés publiques d'assurances ont raflé près de 74% du chiffre d'affaires global réalisé par le secteur en atteignant près de 90,26 milliards de dinars, suivies des sociétés privées avec 28,43 milliards de dinars (24%). Les sociétés mixtes figurent au bas du tableau avec près de 3 milliards de dinars, soit un léger relèvement de 2%. Youcef Salami