Un certain nombre de postulants dénoncent une sorte de mépris de la part de l'administration. Ils sont nombreux les citoyens de la wilaya de Boumerdès, demandeurs de logement dans le cadre du programme LSP (logements sociaux participatifs) à attendre que leurs requêtes soient satisfaites. À l'exception de certains programmes où des citoyens ont pu y accéder, à l'exemple de la cité des 100-Logements, de Berrahmoun dans la commune de corso, où une grande partie a été attribuée à des cadres de la wilaya ou leurs proches, les autres programmes, par contre, connaissent d'énormes retards, liés notamment aux défaillances des entreprises réalisatrices ou à des conflits autour des assiettes foncières. Certains donc dénoncent, d'une part, une sorte de mépris de la part de l'administration qui accorde une attention particulière aux programmes sociaux, aux dépens de ceux de type LSP. Et d'autre part, le fait que les entreprises connues pour leur fiabilité ont été chargées de réaliser les programmes LSP dans la daïra du chef-lieu, alors que ceux des autres daïras, sont confiés à des entreprises moins reconnues. À Bordj Menaïel, le seul chantier LSP qui a démarré, pour la réalisation de 130 logements, s'est arrêté depuis des mois, à un taux d'avancement d'à peine 10%. Le promoteur chargé de la réalisation du projet en question s'est avéré défaillant. "Au début nous avons confié à cette entreprise la réalisation de 380 logements sur trois sites, mais après avoir constaté un grand retard au démarrage des travaux, nous lui avons retiré 250. Toutefois, cette entreprise a toujours du mal à avancer dans les travaux, donc nous lui avons adressé une première mise en demeure, avant de procéder à la résiliation de son contrat", nous confiera le chef de daïra de Bordj Menaïel. D'autres souscripteurs inscrits depuis 2012 ont été orientés, le mois en cours, vers un programme LPA. Mais toujours est-il que les travaux de réalisation de ce programme attendent en raison de l'occupation du site qui devra accueillir les 150 logements LPA par des chalets et des bidonvilles. Un responsable de l'administration locale nous a confié que les programmes LSP non lancés seront automatiquement reprogrammés dans le cadre de la formule LPA. À Naciria, même si les deux programmes inscrits ont enregistré des taux d'avancement considérables, néanmoins, ces derniers mois, les deux chantiers ont connu une baisse dans le rythme des travaux. Le promoteur immobilier chargé de la réalisation de 100 logements à l'entrée de la ville est confronté à un problème de transfert de propriété qui ne trouve pas de solution, et ce, depuis 2012. En effet, le terrain en question relève du patrimoine de l'OPGI, ce qui a amené le promoteur à ralentir la cadence des travaux le temps de le régler. À noter que pour ce site, la liste des bénéficiaires attend toujours d'être publiée. Pour l'autre site de 76 logements, implanté à proximité du site des chalets, un conflit a eu lieu entre les souscripteurs et le promoteur. Ce dernier "a voulu modifier le plan initial pour ajouter deux étages supplémentaires, chose que nous refusons'', nous dira un des souscripteurs. Le plan établi au départ comportait des blocs R+5 et le promoteur aurait déposé à l'APC de Naciria un autre plan avec des blocs R+7. Un adjoint du président de l'APC nous dira : "Effectivement le promoteur immobilier s'est approché des services de l'APC pour valider le deuxième plan, mais il est hors de question d'accepter ce changement puisque il a avancé dans les travaux. D'ailleurs au-delà de R+4, il doit installer un ascenseur chose qu'il ne peut plus faire.'' À la commune de Souk El-Had, le projet de 50 logements est toujours à l'arrêt devant l'incompréhension des bénéficiaires. Un autre programme de 150 logements qui connaît du retard est celui de Thenia qui est établi tout près de la plage de Sghirat, tout comme celui des 150 logements LPA à Chaâbet El-Ameur, dont les travaux n'ont pas encore démarré. N. OUHIB