Pas moins de quinze villages de la commune d'Aghbalou (60 km à l'est de Bouira) sont dépourvus de système de canalisation des eaux usées. Ce constat a été fait récemment par la commission de l'APW, chargée de l'évaluation du secteur de l'hydraulique de l'ensemble de la wilaya. Ainsi, d'après les rapporteurs de cette commission, les localités de Aïn Zebda, Ath Hamdoun, Takerboust, Selloum, Ivehlal, Aâmouche et Ighil Oukechri, pour ne citer que celles-ci, ne sont pas encore raccordées au système d'évacuation des eaux usées. Au total, ce sont plus de 9 000 âmes qui sont dépourvues du réseau d'égout, et de ce fait, en proie aux maladies à transmission hydrique (MTH). Outre les risques de maladies, les membres de ladite commission ont mentionné le fait que toutes les eaux usées de cette commune se déversent dans les oueds et autres cours d'eau, ce qui constitue un danger écologique pour la faune et la flore locales. Cette situation a d'ailleurs été qualifiée de "honteuse" par les membres de ladite commission. En effet, selon certains villageois rencontrés, notamment ceux de la localité du chef-lieu, leur bourgade est abandonnée par les autorités locales. "Notre commune n'a pas bénéficié de projets de développement local depuis des années. L'état de la chaussée est lamentable, les nids-de-poule et les cratères parsèment notre route de 3 km", dira un citoyen. En effet, l'absence de canaux de drainage des eaux pluviales et de réseau d'assainissement rend la vie des habitants infernale, notamment en période de grosses chaleurs. "Toutes les habitations que vous voyez sont dépourvues de réseau d'assainissement. Les égouts coulent à ciel ouvert, se déversent sur la chaussée. Nous avons l'impression qu'on est vraiment abandonnés." Concernant le réseau d'assainissement, notre interlocuteur souligne que le village de Selloum en est encore privé. "Le réseau d'assainissement n'est pas encore mis en place. Pourtant, 100 m ont déjà été réalisés par l'équipe de l'APC. Il ne reste que 20 m pour régler ce problème", avance-t-il. Par ailleurs, d'autres riverains ne manqueront pas de souligner que des fontaines qui approvisionnaient même d'autres villages sont actuellement polluées et leur eau est interdite à la consommation. RAMDANE B.