L'éblouissante pluralité de l'art africain fait preuve d'une ébahissante imagination née de rituels, où quelquefois la magie tend la main au sacré. Et lorsqu'on évoque l'art africain, s'éveille aussitôt en nous le souvenir de ce rachitique totem africain qui enjolive les huttes en jachère du Village africain du Parc zoologique de Ben Aknoun. Mieux, il déferle en nous ce diaporama de masques et d'objets fétiches que l'on effleure d'un regard craintif lors du salon international de l'artisanat traditionnel d'Alger, au motif qu'ils soient peut-être modelés par des sorciers de Nouakchott et des Touareg "masquetiers" du Niger qui nous convient ainsi au musée de Boubou-Hama à Niamey. Empreinte d'un autre temps, l'omniprésence de statuettes "Père-mère-enfants" de la Casamance (Sénégal) témoigne aussi d'un passé stigmatisé à la traite des Noirs par des "colons d'Afrique" et qui envoûtent l'artiste et le collectionneur. En ce qui a trait à l'art africain, s'esquisse depuis ce 5 mai, à la galerie Aïcha-Haddad, où l'artiste peintre Berdjane Nabila offre aux curieux de l'art ce "bouquet" de "tournesols" et de "flowers" en guise de référence identitaire : soit "l'Africanité" de ses aïeules du continent noir. Fascinée par la beauté de l'art africain comme d'autres artistes qui subissent l'influence des grands maîtres de l'art pictural, l'artiste peintre Berdjane Nabila s'est habillée du boubou de la "femme touareg" qu'elle enjolive d'un "regard gauche" mais aussi d'un "regard droit" assez imaginatif. Autrement, l'artiste peintre Berdjane Nabila est sensorielle, sinon qu'elle est à l'affût du langage morse du tam-tam qui l'avive de la "nuance de bleu" d'une voûte céleste au-dessus d'une terre gorgée de larmes mais aussi de soleil, où cette élève de l'Ecole supérieure des beaux-arts Ahmed et Rabah Asselah au Télemly puise de l'amour pour l'Afrique qui est ciselé dans le façonnage des bijoux, a-t-on su de notre interlocutrice. L'âme pionnière, notre "Colombe de 1830" s'en va sur l'itinéraire de ses "sœurs", ces artistes avant-gardistes de l'école de Paris qui s'enthousiasmaient par ce trait de génie si ethnique, donc représentatif de la sculpture africaine qui était encore dans "l'impasse de l'inconnu" en 1905. Mieux, cette descendante de cheikh El-Ouartilani feuillette aussi le catalogue d'objets d'art qu'avaient étudiés auparavant ces pionniers de cubistes. De la lignée des graphiste designers, Berdjane Nabila sème en soi l'art figuratif, auquel elle met de l'habilité pour insuffler l'âme à sa toile de l'Homme de Ghardaïa. Thème réfléchi ou simple passion pour l'Afrique, Berdjane Nabila est en passe de réussir son come-back pour sa première exposition à la galerie Aïcha-Haddad, où elle s'est pétrie des conseils de la défunte Aïcha Haddad, un soir, à la galerie Mohammed-Racim : "Bouira a été à l'accueil de ma première exposition collective, tout comme celle du Bastion 23 en 2004. Donc, autant dire que ma halte à la galerie d'art Aïcha-Haddad n'est qu'une juste récompense." Néanmoins, l'"expo" est en thème libre et il revient au visiteur d'apporter l'intitulé qu'il lui plaira. Pour cela, autant y aller ! C'est jusqu'au 19 mai qui coïncidera avec la journée nationale de l'étudiant (19 mai 1956). Louhal Nourreddine