Sur les 5 000 articles utilisés dans l'électricité et le gaz, au moins 3 000 peuvent être fabriqués localement. Le groupe Sonelgaz compte développer davantage l'intégration industrielle dans la production nationale de l'électricité et du gaz. Cette résolution vise l'objectif de diversifier l'économie nationale et de baisser au maximum la facture d'importation des produits industriels semi-finis et intermédiaires. Pour cela, l'entreprise exhorte les opérateurs économiques qui activent dans le secteur de l'énergie à investir dans la fabrication du matériel électrique et gazier. De la totalité des équipements destinés aux réseaux de distribution de l'électricité et du gaz, 30% seulement sont fabriqués en Algérie. Les 70% restants sont issus de l'importation, payés à fort coût en devises. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, estime qu'il y a des opportunités avérées pour qu'une bonne partie des produits importés soit fabriquée localement. Pour sa part, le P-DG de Sonelgaz, Mohamed Arkab, parle de quelque 300 composants industriels utilisés aujourd'hui pour la réalisation et la maintenance des réseaux de distribution de l'électricité et du gaz. "Une part importante de ce matériel peut être usinée par des sociétés algériennes et à des taux compétitifs et rentables", avoue M. Arkab. Ces PME peuvent être accompagnées et orientées par le Centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz (Credeg) pour investir ces créneaux porteurs et répondre aux besoins sans cesse grandissants de Sonelgaz. Ce qui contribuera, précise M. Guitouni, à l'émergence d'un tissu industriel local. "Cela ne nécessite pas une très haute technologie et ne demande pas de gros financements", indique le ministre de l'Energie. Selon lui, depuis 2005, plus de 1 940 permis de travail ont été accordés dans ce sens. Des 270 usines homologuées, 120 sont algériennes, soit 44% de l'ensemble des PME qualifiées. En tout cas, MM. Guitouni et Arkab ont eu l'occasion jeudi d'en discuter avec les opérateurs économiques, invités à la journée d'information ayant pour thème "Incitation à la fabrication en Algérie de matériel électrique et gazier". Le ministre déplore toutefois, l'inexistence d'une carte industrielle qui identifie les producteurs déjà en place, recensés à travers toutes les régions du pays. "Avec cette cartographie, l'on peut savoir ce qui se fait en Algérie suivant les régions, les spécialités, notamment le plastique, les câbles électriques, les pompes...", explique M. Guitouni. Sur les 5 000 articles utilisés dans l'électricité et le gaz, au moins 3 000 peuvent être fabriqués localement. Les besoins du groupe pour la distribution d'ici à 2028 sont évalués à 569 milliards de dinars dont 50% sont réservés à l'acquisition du matériel, soit un montant de 285 milliards de dinars. Si ces équipements sont importés, l'Algérie paiera une facture de l'ordre de 2 milliards d'euros. La PDG du Credeg, Mme Wassila Salhi, affirme qu'à l'horizon 2028, le pays aura besoin, entre autres, pour le réseau électrique, de 16 millions d'unités de connecteurs de réseau et de branchement basse tension et de 350 000 unités de coffrets basse tension. Pour le réseau de distribution du gaz, le pays aura besoin de 36 000 unités de vannes en polyéthylène et de 390 000 unités d'accessoires en réseau en polyéthylène. B. K.