Anciennement responsable de l'entreprise de l'engineering de l'électricité et du gaz, une des filiales de Sonelgaz, Mohamed Arkab est le nouveau président-directeur général de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz). M. Arkab a pris, hier, ses fonctions au cours d'une cérémonie organisée au siège du Groupe en présence du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Dans une déclaration à la presse, le nouveau P-DG de Sonelgaz a souligné qu'un "package" de défis, dont la production d'électricité, attend le Groupe dont il est désormais responsable. Mais comment compte-t-il s'y prendre pour investir plus et produire plus dans une conjoncture économique dégradée ? Mohamed Arkab s'est dit confiant en la capacité de l'entreprise de mobiliser des moyens locaux dans l'objectif de financer ses projets et de satisfaire la demande en énergie électrique qui enregistre une croissance à deux chiffres (11% en 2017). Et d'affirmer que Sonelgaz ne va pas aller chercher de l'argent sur le marché international. En 2018, Sonelgaz sera obligée de mettre en place 2 000 mégawatts d'électricité en plus. Cela nécessite un investissement global variant entre 3 et 4 milliards de dollars. L'électricien algérien doit non seulement trouver des financements pour pouvoir réaliser ces projets, mais se procurer aussi du gaz à utiliser dans la production de cette électricité. Dans ses projections, Sonelgaz voit grand, tablant sur des investissements de l'ordre de 50 milliards de dollars à court terme (2017-2027). Indépendamment des déclarations de son nouveau P-DG, Sonelgaz peut solliciter, si c'est nécessaire, des crédits externes. La loi de finances 2016 l'y a autorisée. À un moment donné, elle comptait s'endetter auprès de la Banque africaine de développement. La BAD a été approchée par la direction de Sonelgaz et des pourparlers ont été engagés, à cet effet. C'est ce qu'avait expliqué, il y a quelques mois, le représentant résident de la Banque africaine, Boubacar Sidiki Traore, au cours d'une conférence de presse tenue à Alger. Sidiki Traore avait estimé intéressant le plan d'investissement de Sonelgaz que la BAD souhaite soutenir financièrement. Quid du renouvelable dans la stratégie de Mohamed Arkab ? Celui-ci a d'abord affirmé que 400 mégawatts issus du renouvelable ont été mis sur le réseau de distribution de Sonelgaz. Cela, a-t-il dit, a été d'un apport appréciable en cette période de canicule. Et d'ajouter, par ailleurs, que le pays va lancer le projet des 4 000 mégawatts dans le cadre d'un avis d'appel d'offres dont on est en train de peaufiner les détails. Jusqu'à présent, Sonelgaz aura échoué dans sa tentative de faire progresser les énergies renouvelables. Elle a voulu mettre en chantier 4 000 mégawatts. L'appel d'offres relatif à ce projet allait être lancé fin mars dernier. À ce jour, il ne l'a pas encore été, alors que la procédure d'appel d'offres pour la production des énergies renouvelables ou de cogénération et leur intégration dans le système national d'approvisionnement en énergie électrique ont été définies dans un décret publié dans le Journal officiel, il y a plus de cinq mois. Youcef Salami