Le tribunal criminel de Guelma a entamé, lundi 14 mai, sa deuxième session ordinaire en statuant sur un triple meurtre commis en 2016 à Héliopolis, à quelques encablures de Guelma. Ce drame avait suscité émoi et consternation au sein de la population choquée par la mort violente d'un couple d'enseignants et de leur enfant. En effet, cette famille jouissait de l'estime et de la considération dans cette localité dont elle est originaire. Ce lundi matin, la salle d'audience était pleine à craquer, car des proches des victimes, des amis, des voisins et des anonymes tenaient à assister à ce procès pour connaître les mobiles qui ont poussé le prévenu à commettre ce crime monstrueux. Dans son arrêt de renvoi, le greffier a exposé les faits. Le 7 avril 2016, deux enfants, qui avaient dormi au premier étage de la maison familiale sise à la cité Boulahfa à Héliopolis, étaient intrigués par le silence qui planait chez eux à 7h30. Ils découvrent leur maman, 38 ans, enseignante, et leur frère, 5 ans, égorgés dans la chambre à coucher du rez-de-chaussée. L'alerte est aussitôt donnée, et le procureur de la République de Guelma se rend sur les lieux où des éléments de la police judiciaire et leurs collègues de la police scientifique sont à pied d'œuvre. Le père de famille, 49 ans, professeur dans un collège, est découvert assassiné par arme blanche quelques heures plus tard, dans le coffre de sa voiture garée dans le garage. Les enquêteurs passent au peigne fin les lieux du crime et entreprennent des investigations qui durant plusieurs mois s'avèrent vaines. En octobre 2017, un concours de circonstances confond l'auteur présumé de ce carnage. En effet, un brigadier-chef, 48 ans, qui était en poste à la sûreté de daïra de Aïn Makhlouf, voisin des victimes, a été trahi par ses empreintes digitales lors du dépôt d'une demande de passeport biométrique. Le fichier national de la DGSN recelait les empreintes relevées par les éléments de la police scientifique le 7 avril 2016. Le présumé coupable est appréhendé par la police judiciaire qui le garde à vue pour les besoins de l'enquête. Ce dernier sera présenté devant le procureur de la République et le magistrat instructeur près le tribunal de Guelma qui ordonne son incarcération sous les chefs d'inculpation de violation de domicile, assassinat par arme blanche de trois membres d'une famille et vol de bijoux en or. Au cours de son interrogatoire par le président du tribunal, il niera catégoriquement les faits graves qui lui sont reprochés. Le représentant du ministère public prononcera un sévère réquisitoire et demandera la peine de mort en soulignant que les preuves sont irréfutables. Les avocats de la défense s'attelleront à prouver l'innocence de leur mandant. La cour se retire pour délibérer et le verdict tombe en début de soirée : peine capitale à l'encontre de l'accusé. Toutefois, ce procès tant attendu n'a pas livré tous ses secrets. HAMID BAALI