Dès la première année de son pontificat, à l'occasion de la fête de la fin du mois de Ramadhan, le 10 juillet 2013, le souverain pontife a tenu à signer le message de félicitations adressé traditionnellement aux musulmans du monde entier par le président du Conseil pontifical du dialogue interreligieux : "Aux musulmans partout dans le monde : c'est pour moi un grand plaisir de vous saluer alors que vous célébrez l'Aïd El-Fitr... Cette année, la première de mon pontificat, j'ai décidé de signer moi-même ce message traditionnel et de vous l'envoyer, chers amis, comme expression d'estime et d'amitié envers tous les musulmans..." Il rappelle qu'il a choisi le nom de "François", symbole d'humilité, un saint proche des pauvres et qui a dialogué avec les élites musulmanes, notamment avec des soufis et le sultan El Kamil : "Comme vous le savez, lorsque les cardinaux m'ont élu évêque de Rome et pasteur universel de l'Eglise catholique, j'ai choisi le nom de "François", un saint très célèbre qui a si profondément aimé Dieu et chaque être humain au point d'être appelé le "Frère universel"..., quand nous montrons du respect pour la religion de l'autre ou lorsque nous lui offrons nos vœux à l'occasion d'une fête religieuse, nous cherchons simplement à partager sa joie sans qu'il s'agisse pour autant de faire référence au contenu de ses convictions religieuses." Il met l'accent sur l'amitié islamo-chrétienne : "On ne peut vivre des liens véritables avec Dieu en ignorant les autres. Pour cela, il est important d'intensifier le dialogue entre les différentes religions, je pense surtout au dialogue avec l'Islam,... C'est avec ces sentiments que je réitère l'espoir que tous les chrétiens et les musulmans soient de véritables promoteurs du respect mutuel et de l'amitié, en particulier à travers l'éducation. Je vous adresse, mes vœux priant pour que vos vies puissent glorifier le Très Haut et apporter la joie autour de vous. Franciscus." L'amitié et le dialogue interreligieux sont une réalité en Algérie. Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux au Vatican, figure respectée, s'est rendu en Algérie en mai 2014, pour participer en tant qu'envoyé spécial du pape François aux célébrations organisées pour le centenaire de l'élévation de la basilique Saint-Augustin, à Annaba. Elle a rouvert ses portes après des travaux de restauration auxquels l'Etat algérien a participé, tout comme le Saint-Siège. Action qui a suivi la restauration commune de la basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger. Le président du Conseil pontifical a affirmé avoir reçu du pape François la mission d'encourager les chrétiens d'Algérie à vivre leur foi en étant ouverts au dialogue interreligieux, à persévérer dans l'amitié avec la communauté musulmane. À cette occasion le pape a adressé à l'Algérie, à sa tête Monsieur le Président, Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, un message de "gratitude" pour la compréhension et la générosité des musulmans et a encouragé les chrétiens et musulmans au "dialogue interreligieux", qui doit "se faire sur le terrain... vivre ensemble, être confrontés aux mêmes problèmes, aux mêmes difficultés, comme croyants... le dialogue interreligieux se base toujours sur l'amitié : on doit se connaître, s'aimer mutuellement et faire un bout de chemin ensemble". Il a affirmé que le peuple algérien est "un peuple qui assume son histoire" et qui a "reconnu qu'Augustin est un Algérien... et quel algérien !... Un penseur de génie qui unit les deux rives de la Méditerranée". M. C.