Pour cette organisation, le ministère du Commerce ne détient pas les leviers nécessaires pour une meilleure régulation du marché. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) estime que le ministère du Commerce ne détient pas les leviers nécessaires pour une meilleure régulation du marché. En d'autres termes, la maîtrise et la stabilité du marché échappent entièrement au département de M. Saïd Djellab. "La tutelle n'a pas pu tenir ses promesses en ce qui concerne la stabilité des prix et la disponibilité d'une offre suffisante sur le marché", avoue Zaki Hariz, président de la FAC. Il en veut pour preuve l'envolée continuelle de la mercuriale durant la première décade du mois de Ramadhan. À vrai dire, la flambée a commencé quelques jours avant le début du mois sacré. Les prix ont connu une hausse de plus de 15%. Cette envolée est conjuguée à une diminution curieuse de l'offre, indique le président de cette organisation. Ceci est essentiellement dû à une dérégulation du marché causée par des commerçants indélicats, le marché informel et l'absence d'organismes spécialisés. "Il y a des décennies, les offices, tels que l'Ofla (fruits et légumes), l'Enafla, la SAP... régulaient le marché et s'entraidaient les uns, les autres. Aujourd'hui, la mission qu'accomplissaient ces unités n'est assurée par aucune structure", constate le vice-président de la fédération. Pour lui, les marchés actuellement en activité demeurent traditionnels puisqu'ils sont toujours des espaces commerciaux dépourvus d'un minimum de conditions d'hygiène, d'eau et d'électricité où sont étalés des viandes, des boissons et des produits périssables sans le respect de la chaîne du froid. Abordant le pouvoir d'achat de la classe moyenne, les dirigeants de la FAC, qui ont animé une conférence de presse hier, soulignent que 8,2 millions de familles algériennes dépensent environ 75 000 DA durant le mois de Ramadhan, soit 4 fois le Smig. Le montant déboursé pendant les autres mois de l'année est évalué à 36 000 DA, soit 2 fois le Smig. Avec la dévaluation du dinar, le simple citoyen algérien fait face à une inexorable érosion du pouvoir d'achat. L'autre aspect évoqué lors de cette rencontre a trait à la protection de la santé des consommateurs. "Il est inadmissible que l'on continue à voir sur le marché des produits anonymes, sans étiquetage vendus devant le regard apathique des autorités", déplore le président de la FAC. Or, il est primordial, remarque-t-il, de mettre en place un système de traçabilité à partir de l'agriculteur jusqu'au consommateur. C'est le cas des viandes blanches, du poulet et de la dinde non étiquetés, pour ne citer que cet exemple, dont on ignore l'origine, la nature de l'élevage... proposées aux consommateurs. Etant donné que 10 millions de consommateurs algériens souffrent de maladies chroniques, "il est donc impératif que ces malades surveillent ce qu'ils consomment en obtenant tous les renseignements liés aux produits", affirme-t-il. Par ailleurs, la problématique du lait reste, pour M. Hariz, toujours posée du point de vue de la disponibilité, de la qualité et de la distribution. "Dans cette filière, l'on dénonce la vente concomitante à laquelle recourent certains commerçants malveillants qui exigent du client l'achat des autres laits qui enregistrent une mévente dans son magasin", relève-t-il. Pour lui, le problème doit être réglé par l'Etat. B. K.