Les députés de l'ancien parti unique qui, apparemment, ont reçu des instructions, ont plaidé massivement pour le retrait de cet article qui a suscité des polémiques au sein de l'opinion publique. Il n'y aura certainement pas de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les constructeurs de voitures. Réunis toute la journée d'hier, les membres de la commission des finances ont décidé de faire tomber l'article 6 de la loi de finances complémentaire 2018 imposant une TVA à 19% sur les véhicules assemblés localement. Selon des sources parlementaires, l'article a été supprimé après une concertation entre le gouvernement représenté par le ministère de l'Industrie et des parlementaires du FLN. Ce sont les députés de l'ancien parti unique qui, apparemment, ont reçu des instructions pour plaider massivement pour le retrait de cet article qui a suscité des polémiques au sein de l'opinion publique. Les députés du Parti des travailleurs et du RCD, qui sont également membres de la commission, ont déjà plaidé pour le retrait de l'article susceptible d'inciter les prix des véhicules à la hausse. Avant les députés, des concessionnaires automobiles avaient effectué des démarches discrètes pour peser dans la balance et pousser le gouvernement à renoncer à imposer une TVA sur les véhicules assemblés localement. Un lobbying qui a fini par porter ses fruits. La proposition de la commission des finances de supprimer l'article 6 du PLFC-2018 ne risque pas d'être rejetée par la plénière, tant est que cette suppression fait consensus entre les députés. Et pour avoir agi de la sorte, les députés de la majorité ont certainement été instruits de le faire. Avec cette suppression, c'est la troisième importante correction que connaît le projet de loi en question. Il y a eu, dans un premier temps, la suppression d'une proposition fort controversée d'ouvrir la concession agricole aux étrangers. Il y a eu, dans un second temps, la suppression des nouvelles taxes proposées pour les documents biométriques. En définitive, le PLFC-2018 se trouve réduit à une maigre copie consacrée essentiellement au rééquilibrage budgétaire. Rappelons que le gouvernement a décidé d'instituer une taxe sur la valeur ajoutée de 19% sur les véhicules montés localement. Une taxe qui risque d'augmenter les prix des véhicules, jugés déjà excessifs. Le projet de loi de finances complémentaire 2018 sera adopté par les députés le 28 juin prochain. Ali Boukhlef